Italie : prêt à rester, Draghi renvoie la balle aux partis de sa coalition

Le Premier ministre italien Mario Draghi s'est dit prêt mercredi 20 juillet à rester à son poste, à condition toutefois que les partis de sa coalition rentrent dans le rang autour d'un "pacte" de gouvernement, mis en péril par la défection la semaine dernière du Mouvement 5 Étoiles.

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Le Premier ministre italien Mario Draghi donne un discours au Sénat, le 20 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Arrivé à la tête de l'exécutif en février 2021 pour sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique, Mario Draghi avait présenté sa démission jeudi 14 juillet au président de la République Mattarella, qui l'avait aussitôt refusée.

Il estimait que son gouvernement d'unité nationale, allant de la gauche à l'extrême droite, n'avait plus de légitimité après la crise provoquée par la défection le même jour lors d'un vote-clé au Sénat du Mouvement 5 Étoiles (M5S), lui-même confronté à de fortes dissensions internes et une hémorragie de parlementaires.

Le discours de Mario Draghi jeudi matin 14 juillet devant le Sénat était donc fort attendu. Certains craignaient qu'il ne confirme d'emblée sa démission, mais il a au contraire indiqué qu'il resterait à la barre si sa coalition parvient à se ressouder et éviter ainsi des élections anticipées, renvoyant ainsi la balle dans le camp des partis, qui devront accepter ou non son offre.

"L'unique solution, si nous voulons encore rester en ensemble, est de reconstruire à partir de ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité", a-t-il affirmé.

"C'est ce que demandent les Italiens", a ajouté l'ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), fort des sondages affirmant que deux tiers des Italiens souhaitent que "Super Mario" reste à la barre.

Vote de confiance

Un vote de confiance doit être organisé dans les deux chambres, mercredi 20 au Sénat puis jeudi 21 juillet à la Chambre des députés, permettant de voir enfin clair.

Le Premier ministre a d'ailleurs fait un signe d'ouverture en direction du M5S, ardent défenseur du revenu minimum universel menacé par la droite, en le jugeant "important pour réduire la pauvreté bien qu'il puisse être amélioré".

Il a aussi évoqué une autre mesure chère à son turbulent partenaire, l'introduction d'un salaire minimum légal. "C'est dans cette direction que nous devons avancer, avec les partenaires sociaux".

"L'Italie est forte quand elle est unie", a-t-il martelé. Les défis domestiques (relance économique, inflation, emploi) et extérieurs (indépendance énergétique, conflit en Ukraine) auxquels l'Italie et l'UE sont confrontées "exigent un gouvernement vraiment fort et solidaire et un Parlement qui l'accompagne avec conviction", a-t-il affirmé.

Le banquier de 74 ans, lui-même jamais élu à une fonction politique, s'est montré particulièrement sévère avec les partis, qu'il a même directement interpellés : "Vous les partis et les parlementaires, êtes-vous prêts à reconstruire ce pacte? Êtes-vous prêts à confirmer cet effort que vous avez fait durant les premiers mois et qui s'est ensuite affaibli ?"

"La réponse à cette question, ce n'est pas à moi que vous la devez, mais à tous les Italiens", a-t-il tancé.

AFP/VNA/CVN

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