Raul Castro jure fidélité au socialisme à la veille des funérailles de Fidel

Le président cubain Raul Castro s'est engagé samedi soir 3 décembre à "défendre la Patrie et le socialisme" lors d'une cérémonie d'hommage tenue à la veille des funérailles du père de la révolution cubaine Fidel Castro, décédé le 25 novembre à 90 ans.

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Des dizaines de milliers de Cubains ont rendu un ultime hommage à Fidel Castro, le 3 décembre 2016 à Santiago de Cuba.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Devant les restes de Fidel (...) dans la cité héroïque de Santiago de Cuba, nous jurons de défendre la Patrie et le socialisme", a déclaré Raul Castro devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans cette ville de l'Est du pays où les cendres du "Commandant en chef" doivent être enterrées dimanche dans l'intimité.

Fidel "a démontré que cela est possible, qu'on peut renverser tout obstacle, menace, soubresaut dans notre détermination à construire le socialisme à Cuba", a-t-il insisté, le souffle un peu court, dans ce dernier discours d'hommage prononcé sur la place de la révolution Antonio Maceo de la "cité héroïque".

Prenant beaucoup de Cubains par surprise, Raul Castro a aussi annoncé que conformément à la volonté de Fidel Castro, il déposerait devant l'Assemblée nationale une loi prévoyant qu'aucun culte de la personnalité ne soit entretenu autour de lui. Une annonce qui tranche avec l'exaltation s'étant emparée de l'île ces derniers jours autour de l'image du "Comandante".

Fidel a toujours insisté pour qu'après son décès "son nom et sa figure ne soient jamais utilisés pour baptiser des institutions, places, parcs, avenues, rues ou autres sites publics, et que ne soient jamais érigés à sa mémoire monuments, bustes, statues et autres formes similaires d'hommage", a rappelé le cadet des Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006.

Face à lui, la foule scandait "Raul, mon ami, le peuple est avec toi!", sous les yeux d'une poignée de chefs d'État étrangers tels que les alliés inconditionnels de Cuba Nicolas Maduro (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), ainsi que du Congolais Denis Sassou Nguesso et des ex-chefs d'Etat brésiliens Luiz Inacio "Lula" da Silva et Dilma Rousseff.

Parmi les autres invités figuraient la légende du football argentin Diego Maradona, proche de Fidel Castro, et la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal, qui devant quelques journalistes a salué Fidel Castro comme "un monument de l'histoire" et fermement rejeté les accusations de violations des droits l'Homme à son encontre.

Funérailles simples

Le président de Cuba, Raul Castro (premier rang, 2e à droite) lors de la cérémonie d'hommage à Fidel Castro, le 3 décembre 2016 à Santiago de Cuba.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après trois jours de voyage, le convoi transportant les cendres de Fidel Castro était arrivé à la mi-journée à Santiago, ville portuaire sise au pied des montagnes de la Sierra Maestra d'où les Castro avaient lancé la guérilla qui les porta au pouvoir début 1959.

La caravane a défilé pendant plusieurs heures dans les principales artères, le long desquelles s'étaient massés des dizaines de milliers de Cubains venus scander "Je suis Fidel! Je suis Fidel!", malgré une forte chaleur.

"Le peuple de Santiago a beaucoup souffert de la mort du camarade Fidel. Cette ville est le berceau, c'est ici que tout à commencé", relevait, ému, Victor Rivera Coca, cuisinier de 52 ans qui avait tenu à être présent avec sa femme et son fils de 3 ans.

De nombreux habitants samedi 3 décembre arboraient des brassards rouge et noir estampillés "26/07", en référence au mouvement lancé par Fidel après l'attaque ratée de la caserne de la Moncada à Santiago en 1953, considérée comme l'acte fondateur de la révolution cubaine.

Dimanche 4 décembre, les restes de l'ex-président décédé il y a une semaine à 90 ans seront enterrés au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, le héros de l'indépendance de Cuba.

Ces funérailles qualifiées de "simples" par Raul Castro se tiendront à l'abri des caméras des médias étrangers. Elles scelleront la fin du deuil national de neuf jours décrété après le décès de Fidel Castro, dont l'annonce, inattendue, a eu l'effet d'un choc pour les Cubains qui pour une grande majorité n'ont connu que les Castro.

Cette semaine de cérémonies posthumes avait débuté par deux jours d'hommages à La Havane, avant que la remorque portant les cendres protégées sous une boîte de verre refasse, en sens inverse, le trajet triomphal effectué par Fidel Castro début 1959.

Un enfant parmi la foule qui a rendu un ultime hommage à Fidel Castro, le 3 décembre 2016 à Santiago de Cuba.
Photo : AFP/VNA/CVN

À La Havane, Matanzas, Cardenas, Cienfuegos, Santa Clara, Camagüey, Las Tunas, Holguin puis Bayamo, des centaines de milliers d'inconditionnels de Fidel se sont massés au bord des routes pour saluer une dernière fois le père de la révolution cubaine.

Tous les "Fidélistes" interrogés par l'AFP assurent faire confiance à Raul, qui se retirera en 2018, et à ses successeurs pour perpétuer la révolution.

"Pourquoi je n'aurais pas confiance en Raul? C'est aussi mon chef! Après lui peuvent venir (le numéro deux du régime et dauphin présumé Miguel) Diaz Canel ou d'autres du Conseil d'État. Je n'ai aucune crainte, ils poursuivront la trajectoire", assurait notamment Nina Rosales Garces, ancienne combattante de la Sierra âgée de 77 ans.

De leur côté, la plupart des dissidents ont indiqué qu'ils se feraient discrets pendant ces hommages, notamment par crainte de représailles. Mais ils prévoient de reprendre ensuite leur lutte contre le régime castriste, régulièrement critiqué en Occident pour son piètre bilan en matière de droits civiques et de droits de l'Homme.

AFP/VNA/CVN

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