Italie : le budget du gouvernement de Giorgia Meloni concentré sur l'énergie

La nouvelle cheffe du gouvernement d'extrême droite italien Giorgia Meloni a présenté mardi 22 novembre un projet de budget pour 2023 qui s'inscrit dans le droit fil de la politique prônée par son prédécesseur Mario Draghi et fait la part belle à la lutte contre la hausse des coûts de l'énergie.

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Giorgia Meloni lors de la passation de pouvoirs avec Mario Draghi qui lui a remis la clochette du conseil des ministres, à Rome, le 23 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je suis très satisfaite" de ce projet de budget, a déclaré Mme Meloni devant la presse, ajoutant que ce document "fait des choix politiques" et concentre les ressources "sur deux grandes priorités".

Ces deux priorités sont "la croissance, c'est-à-dire mettre en sécurité le tissu productif" ainsi que "la justice sociale, c'est-à-dire l'attention aux familles, aux personnes ayant les revenus les plus faibles et aux catégories les plus fragiles", a-t-elle précisé.

Le budget consacre plus de 21 milliards d'euros aux mesures de soutien aux ménages et entreprises face à la flambée des prix de l'énergie, sur un total de 35 milliards d'euros de dépenses.

Parmi les mesures figurent des aides pour le paiement des factures d'électricité et des crédits d'impôts renforcés pour les entreprises dont les coûts énergétiques n'ont cessé d'augmenter.

Pour dégager des ressources supplémentaires, Giorgia Meloni avait relevé début novembre la prévision de déficit public du pays pour 2023 à 4,5% du PIB, contre 3,4% prévu en septembre par le gouvernement de Mario Draghi.

Le budget est "prudent et réaliste" ainsi que "durable pour les finances publiques", tenant compte de la situation économique, notamment internationale, avait assuré le gouvernement dans un communiqué lundi soir 21 novembre.

Pragmatisme et réalisme

"Jusqu'ici, le gouvernement a fait preuve de pragmatisme et réalisme" et reconnaît que ses promesses électorales ne peuvent pas être réalisées d'un seul coup, mais "s'étaleront sur la période du mandat" de cinq ans, constate Lorenzo Codogno, ex-économiste en chef du Trésor italien.

"Avec le ralentissement de l'économie mondiale et la hausse des taux d'intérêt, ils sont obligés de rester prudents", explique-t-il.

"C'est un budget prudent et responsable, en continuité avec le gouvernement Draghi, à part quelques mesures symboliques qui ont peu d'impact sur les comptes mais s'adressent à l'électorat", commente Giuliano Noci, professeur de stratégie à l'école Polytechnique de Milan.

Giorgia Meloni lors de son discours présentant son programme à l'Assemblée nationale 25 octobre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Mesure phare de la coalition, l'extension d'un impôt forfaitaire de 15% pour les auto-entrepreneurs à des revenus annuels de 100.000 euros au lieu de 65.000 actuellement, s'arrêtera ainsi à 85.000 euros dans un premier temps.

Alors que Mme Meloni s'est engagée à "réduire la pression fiscale sur les entreprises et les ménages", le rabais sera limité à 2% pour les salaires jusqu'à 35.000 euros par an, comme sous Mario Draghi, et passera à 3% pour les revenus inférieurs à 20.000 euros.

Des amnisties fiscales, qui figuraient parmi les promesses électorales, ont été décrétées notamment pour des dettes d'impôts inférieures à 1.000 euros contractées avant 2015.

Parallèlement, le plafond des paiements en espèces passe à 5.000 euros, contre 2.000 euros actuellement, une mesure très controversée car elle pourrait, selon ses détracteurs, favoriser l'évasion fiscale et la corruption.

Une autre mesure délicate, susceptible de déplaire à Bruxelles, est l'avancement de l'âge de départ à la retraite, qui s'établit à 62 ans à condition d'avoir cotisé pendant 41 ans.

Sans cette mesure transitoire, l'âge de départ à la retraite serait passé de 64 à 67 ans en 2023, comme prévu par une réforme datant de 2011.

Pour financer ces mesures, le gouvernement Meloni compte raboter le revenu de citoyenneté, une aide aux plus pauvres perçue par 2,5 millions de personnes, et diminuer les fonds octroyés aux bénéficiaires jugés en état de travailler.

Autre source de financement, la taxation des "surprofits" des géants énergétiques instauré en mars par le gouvernement Draghi passera de 25% à 35%.

AFP/VNA/CVN

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