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Des Israéliens protestent contre le projet de loi controversé du gouvernement sur la réforme de la justice dans la ville de Karmiel, près de Haïfa, le 4 mars 2023. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La coalition de droite et d'extrême droite mise en place en décembre par Benjamin Netanyahu tente de faire passer une législation qui donnerait notamment au gouvernement une plus grande influence sur la sélection des juges et limiterait les prérogatives de la Cour suprême, provoquant, depuis l'annonce du texte début janvier, des manifestations massives.
"Démocratie, démocratie !" ou "honte !", ont scandé les manifestants dans le centre de Tel-Aviv, au milieu d'une nuée de drapeaux israéliens.
Des manifestations ont également lieu dans d'autres villes israéliennes.
Mercredi 1er mars, des affrontements ont opposé à Tel-Aviv des manifestants et la police qui a utilisé des canons à eau et des grenades assourdissantes pour disperser la foule. Onze manifestants blessés ont été pris en charge à l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, a déclaré le porte-parole de cet établissement.
Selon ses détracteurs, le texte, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l'État d'Israël.
Mais Benjamin Netanyahu et son ministre de la Justice Yariv Levin l'estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
"J'aime mon pays, je suis sioniste et je veux qu’Israël reste un pays juif et démocratique", déclare Revital Lévi, 52 ans, qui vit à Tel-Aviv. "Il faut un système judiciaire fort, autonome et une séparation des pouvoirs", pour "garantir la démocratie", dit-elle.
"Je ne manque aucune manifestation", confie Nimrod Mimran, 24, ingénieur QA. "Je ressens le devoir de me battre", ajoute-t-il disant "craindre pour ses droits".
Deux dispositions phares de la réforme - la première qui modifie le processus de nomination des juges et la deuxième qui entend empêcher la Cour suprême d'invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement - ont d'ores et déjà été adoptées par les députés en première lecture.
Une autre disposition hautement contestée de la réforme, l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême, doit être votée en première lecture à une date ultérieure.
Les manifestations, qui dénoncent de façon générale la politique du gouvernement, ne semblent pas pour l'heure infléchir la détermination de M. Netanyahu et sa majorité.
L'opposition, dont son chef centriste Yaïr Lapid, a accusé à plusieurs reprises M. Netanyahu de vouloir servir ses intérêts personnels avec cette réforme.
M. Netanyahu étant lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires, ses contempteurs estiment qu'en cas d'adoption de la réforme, il pourrait s'en servir pour casser un éventuel jugement venant à le condamner.
AFP/VNA/CVN