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Israël lance une attaque d'envergure contre des cibles "iraniennes" en Syrie

Israël a mené samedi 10 février une série d'attaques aériennes en Syrie, frappant des cibles militaires syriennes mais aussi "iraniennes" et perdant un de ses avions au cours du plus sévère accès de tensions impliquant les trois pays depuis des années.

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Les débris d'un avion de combat israélien F-16 qui s'est écrasé dans le Kibboutz de Harduf dans le Nord d'Israël, après avoir essuyé des tirs lors de raids contre des cibles en Syrie, par la défense antiaérienne syrienne, le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces faits, au cours desquels un pilote israélien a été grièvement blessé, constituent la plus sérieuse confrontation entre Israël et l'Iran depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie. C'est aussi la première fois depuis longtemps - 30 ans selon le quotidien israélien Haaretz - qu'Israël perd un F-16 au combat.

Ces hostilités interviennent sur fond de crispations grandissantes coïncidant avec le cours pris par le conflit syrien, mais aussi par deux autres bêtes noires de l'État hébreu, l'Iran et le Hezbollah libanais.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit ne pas chercher l'escalade, mais a prévenu qu'il ne permettrait aucun "ancrage" militaire de l'Iran à ses portes, en Syrie.

Washington a déclaré soutenir "fermement le droit souverain d'Israël à se défendre", le département d'État dénonçant également "les activités nuisibles de l'Iran dans la région".

Moscou a exprimé sa "profonde inquiétude", tout en jugeant "inacceptable" la mise en danger des soldats russes présents sur le terrain.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "suit de près l'alarmante escalade militaire en Syrie et la dangereuse extension (du conflit, ndlr) au delà de ses frontières", a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.

M. Guterres "appelle tout le monde à travailler à une désescalade immédiate et inconditionnelle de la violence et à faire preuve de retenue", a indiqué le porte-parole dans un communiqué.

L'accès de fièvre a été provoqué avant l'aube par l'intrusion dans l'espace aérien israélien d'un drone iranien lancé de Syrie, affirme l'armée israélienne. Elle dit avoir entre les mains les débris de l'engin et a publié une vidéo d'un véhicule en Syrie participant à son lancement.Le commandement conjoint des forces alliées au régime syrien - dont l'Iran et le Hezbollah - a démenti dans un communiqué toute violation de l'espace aérien israélien. L'Iran a qualifié les affirmations israéliennes de "ridicules".

Le drone, suivi par la surveillance israélienne depuis son lancement d'une "base iranienne" proche de Palmyre (Centre) en Syrie, a été abattu au-dessus de la vallée du Jourdain, a précisé l'armée israélienne.

Violation 'flagrante'

En représailles, huit appareils israéliens ont attaqué des éléments du système de lancement du drone, selon le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne. Ils ont atteint leur cible mais ont essuyé un tir de barrage "massif" de la DCA syrienne.

Des soldats israéliens prennent position sur le Golan occupé à la frontière avec la Syrie, le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un F-16 s'est écrasé en territoire israélien, le lieutenant-colonel Conricus reconnaissant que la chute de l'appareil était probablement liée aux tirs syriens.

Les deux pilotes se sont éjectés. Ils ont été récupérés et hospitalisés, a dit l'armée. L'un d'eux est dans un état grave, l'autre légèrement blessé.

L'aviation israélienne a lancé une seconde vague de raids, une attaque "de grande envergure", frappant 12 objectifs, dont trois batteries de défense anti-aériennes et quatre cibles "appartenant au dispositif militaire iranien en Syrie".

À Damas, l'agence de presse officielle Sana a affirmé que la DCA avait repoussé les avions israéliens et en avait touché "plus d'un", faisant état de raids contre des installations militaires près de Damas, dans le Centre et le Sud du pays.

L'intrusion du drone constitue "la violation la plus flagrante et la plus grave de la souveraineté israélienne de la part de l'Iran ces dernières années, c'est pourquoi la riposte israélienne est aussi forte", a indiqué le lieutenant-colonel Conricus.

'Les règles du jeu'

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël veille à ne pas être aspiré dans le conflit, mais a frappé des dizaines d'objectifs, positions du régime syrien ou convois d'armes à destination du Hezbollah.

L'ambassadeur d'Israël aux Nations unies Danny Danon a appelé samedi février "le Conseil de sécurité à (...) faire cesser immédiatement les provocations iraniennes".

M. Netanyahu s'emploie ardemment à pousser la Russie à contenir les agissements de Téhéran. Le mois dernier à Moscou, il a souligné devant le président Vladimir Poutine le danger selon lui de voir l'Iran prendre pied militairement en Syrie.

La confrontation de samedi 10 février avec la perte de l'avion israélien adresse un "message clair" de la part de l'Iran : Israël "n'est plus libre d'opérer comme il l'entend en Syrie", a dit un ancien porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner.

Le Hezbollah libanais a salué en fin de journée "le début d'une nouvelle ère stratégique, qui met un terme à la violation de l'espace aérien et du territoire syriens".

AFP/VNA/CVN

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