>>Un conseiller de Trump démissionne après des accusations de violences conjuguales
Rob Porter (gauche), ici au côté du secrétaire général de l'exécutif, John Kelly (droite), a démissionné mercredi 7 février de la Maison Blanche. |
Rob Porter (gauche), ici au côté du secrétaire général de l'exécutif, John Kelly (droite), a démissionné mercredi 7 février de la Maison Blanche. Photo : AFP/VNA/CVN |
En particulier, le secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly et la directrice de la communication de l'exécutif Hope Hicks sont pris dans la tourmente depuis la démission mercredi 7 février de l'ancien conseiller de Donald Trump, Rob Porter, accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques.
Son départ a été suivi par celui vendredi 9 février de David Sorensen, chargé de la rédaction de discours. Les deux hommes ont nié les allégations.
On reproche notamment à M. Kelly d'avoir été au courant du passé sulfureux de M. Porter, secrétaire du personnel de la Maison Blanche, et de l'avoir néanmoins laissé naviguer au plus proche de M. Trump bien que son passif ne lui eut pas permis d'obtenir un feu vert complet à l'issue de la vérification de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1.600 Pennsylvania Avenue.
Hope Hicks est pointée du doigt pour la gestion de la communication autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu'à ce que les accusations ne soient rendues publiques, d'autant qu'elle entretenait une relation avec l'intéressé. Autant de zones grises qui soulèvent depuis quelques jours les interrogations sur le climat éthique et le recrutement au sein de la Maison Blanche. Interrogé vendredi 9 février sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été "surpris" lorsqu'il a appris la situation "récemment".
"Mais nous lui souhaitons le meilleur. (...) C'est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison Blanche", a souligné dans le Bureau ovale le milliardaire républicain, rappelant que son ancien conseiller "dit qu'il est innocent et je pense qu'il faut s'en souvenir".
"J'étais atterré quand j'ai appris les accusations à l'encontre de Rob Porter. J'ai appris les allégations d'abus conjugaux au moment où il a démissionné", a assuré pour sa part le vice-président Mike Pence, lors d'un entretien à NBC en Corée du Sud.
"Il n'y a pas de tolérance au sein de cette Maison Blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux", a-t-il martelé.
Oeil au beurre noir
La directrice de la communication de la Maison Blanche, Hope Hicks (droite), dans le Bureau ovale vendredi 9 février. |
La directrice de la communication de la Maison Blanche, Hope Hicks (droite), dans le Bureau ovale vendredi 9 février. Photo : AFP/VNA/CVN |
Du côté de l'opposition démocrate, on déplore que la Maison Blanche ait attendu d'être dos au mur pour se décider à réagir.
"C'est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d'influence alors même que les révélations sur ses abus conjugaux étaient apparemment connus des proches collaborateurs de Donald Trump", a dénoncé la parlementaire démocrate du New Hampshire Ann McLane Kuster. "Nous devons savoir qui savait quoi, et quand", a-t-elle ajouté.
C'est exactement le genre de "détails" sur lesquels la Maison Blanche n'entend pas communiquer, a affirmé jeudi 8 février le porte-parole adjoint de l'exécutif, Raj Shah. Il a simplement souligné que John Kelly "n'a pas eu pleinement connaissance des accusations" avant le jour de la démission de M. Porter.
"Beaucoup d'entre nous auraient pu faire mieux", a-t-il reconnu, rare remise en question dans la Maison Blanche de M. Trump. La parlementaire démocrate Nydia Velazquez a dénoncé une "culture misogyne" au sein de la Maison Blanche.
Quelques heures encore avant que l'ex-conseiller de 40 ans ne quitte son poste, l'exécutif chantait pourtant ses louanges professionnelles et son intégrité.
Pour Jennifer Willoughby, une ex-femme de Rob Porter qui se confiait à la chaîne CNN, l'accent mis justement sur les qualités professionnelles de son ex-mari fait partie de la problématique.
"Peut-on séparer le travail d'un homme de sa vie privée", a demandé Mme Willoughby, qui raconte avoir vécu dans un état de "terreur permanente" pendant sa vie commune avec Rob Porter.
Il est "inquiétant" que la préoccupation centrale devienne "quel était son travail". La vraie question, dit-elle, est qu'il s'agit "d'un homme dérangé qui a des problèmes qui requièrent de l'aide". L'ex-épouse de M. Sorensen a affirmé au Washington Post qu'il lui avait notamment brûlé la main avec une cigarette et l'avait poussée violemment contre un mur.
Pour Corey Lewandowski, proche et ancien chef de la campagne Trump, M. Kelly est responsable de la situation: "Le général est là pour instaurer les politiques et les processus et les procédures. Et dans ce cas, ceux-ci n'ont pas fonctionné et nous devons savoir pourquoi", a-t-il dit sur Fox News.
Le président et de "nombreux" employés de la Maison Blanche sont hérissés par le soutien de M. Kelly envers M. Porter et parce qu'il a faussement affirmé avoir oeuvré activement à son renvoi dès que les accusations de violences conjugales ont émergé, a indiqué le New York Times vendredi soir 9 février.
La Maison Blanche a démenti des rumeurs d'une démission de M. Kelly.