>>Israel émet un avertissement de voyage avant le Nouvel An juif
Des experts de la police israélienne sur les lieux d'une fusillade qui a fait deux victimes dans le centre de Tel Aviv, le 1er janvier 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une intense chasse à l'homme se poursuivait dans la soirée pour retrouver l'auteur. Plusieurs médias israéliens ont rapporté qu'il avait été identifié comme un Arabe israélien de 29 ans du Nord d'Israël, reconnu sur des vidéos de surveillance par son père qui a appelé les autorités. La police a refusé de confirmer ces informations.
Elle restait très réservée sur les motivations de l'auteur de la fusillade, survenue en pleine vague d'attentats anti-israéliens commis par des Palestiniens, et dans un contexte de menaces du Hezbollah libanais et des jihadistes.
"Rien ne permet de dire de manière définitive qu'il s'agit d'un acte nationaliste", autrement dit terroriste, a déclaré sur la deuxième chaîne de télévision le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan. "Je ne suis pas sûr que ceci fasse partie de la vague actuelle de terrorisme", a-t-il dit en faisant référence aux attaques de Palestiniens. Les pistes criminelles et personnelles sont toujours examinées, a-t-il ajouté.
Le tireur a volé l'arme dont il s'est servi à son père, employé dans la sécurité, disait le quotidien Haaretz sur son site internet. Les informations circulant sur le type d'arme employé n'ont pas été corroborées. Des vidéos de surveillance montrent un homme arborant des lunettes faire posément des achats dans un magasin d'aliments diététiques, sortir une arme de son sac à dos, se poster sur le pas de porte et ouvrir le feu à bout portant sur les clients du Simta, le bar contigu.
"J'ai pensé à Paris"
L'homme aurait poursuivi son chemin selon les témoignages et fait feu 150 mètres plus loin sur la terrasse d'un deuxième établissement où de nombreuses personnes, malgré le temps maussade, savouraient les heures précédant le shabbat le long de cet axe très fréquenté de la capitale économique et culturelle d'Israël. Il a ensuite pris la fuite à pied.
Alon Bakal, 25 ans, qui gérait le Simta, et Shimon Ruimi, 30 ans, ont succombé à leurs blessures. Sept autres personnes ont été blessées, dont deux gravement, ont indiqué les secours. "J'ai entendu des coups de feu (...) j'ai entendu des cris et on a vu l'homme qui tirait", a raconté Alexandre Lambez, un touriste français, assis à une terrasse. "J'ai tout de suite pensé (aux attaques de novembre) à Paris et au Bataclan", dit-il.
Une femme réagit après avoir été témoin d'une fusillade dans le centre de Tel Aviv, le 1er janvier 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Tel-Aviv a connu son lot d'attentats palestiniens lors de la Seconde intifada de 2000 à 2005. Elle a été atteinte, dans de moindres proportions, par l'actuelle vague d'attentats menés par des Palestiniens isolés, essentiellement à l'arme blanche, mais aussi à l'arme à feu ou à la voiture bélier. Israël a été épargné jusqu'alors par des attaques du groupe État islamique (EI) mais ce dernier a proféré des menaces explicites au cours des dernières semaines, allant jusqu'à publier des messages en hébreu.
"Un miracle"
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, ennemi juré d'Israël, a quant à lui promis de venger la mort de Samir Kantar, une figure du mouvement chiite libanais tuée en décembre en Syrie dans un raid imputé à Israël. Sur les lieux, la plus grande confusion subsistait après les faits. Des centaines de policiers passaient au peigne fin les rues et les entrées d'immeubles.
La patronne d'un salon de coiffure voisin, Osnat David, refusait quant à elle toujours de sortir parce qu'elle ne voulait "pas voir les corps et le sang", a-t-elle dit sous le choc bien qu'elle ait déjà vécu plusieurs attaques par le passé. Osnat David s'occupait de ses clients quand elle a entendu "des coups de feu, des cris et des pleurs".
"Je me suis armée de ciseaux. Mes clients et moi nous sommes cachés dans la réserve sans faire de bruit", relate-t-elle, évoquant la terreur que l'individu ne pousse la porte d'entrée. "Deux minutes plus tôt, j'étais dehors en train de fumer une cigarette. C'est un miracle. Si j'étais restée dehors, je serais morte à l'heure qu'il est", a-t-elle ajouté.