France
Déchéance de nationalité : Valls défend son projet face aux "amalgames"

Le Premier ministre Manuel Valls a de nouveau défendu le 28 décembre le projet d'élargir la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, s'en prenant aux "amalgame(s)" et aux "arguments infondés" qui renforcent selon lui la "propagande" du FN et des "cercles identitaires".

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"Je ne peux laisser tout dire sur la déchéance de nationalité : revenons aux faits !", écrit le Premier ministre français dans une tribune publiée sur son compte Facebook, alors que cette mesure est fortement contestée à gauche.

Le Premier ministre Manuel Valls lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres, le 23 décembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Comment peut-on dire que priver de la nationalité française des terroristes condamnés serait une idée d’extrême droite ? D’abord, parce que c’est strictement faux : ce principe existe dans de nombreux pays démocratiques proches de la France : en Grande-Bretagne, au Canada, en Suisse, aux Pays-Bas et d’autres encore, sans doute. Le même débat existe en Belgique. En Allemagne, la question ne se pose pas puisque la binationalité n’y est pas autorisée. Ensuite, parce qu’affirmer cela permet au Front national et aux cercles identitaires de renforcer leur propagande", poursuit M. Valls.

En réalité, comme lui ont répondu plusieurs personnes sur Facebook, l'Allemagne a décidé, en juillet 2014, de faciliter l'accession à la double nationalité pour les enfants d'étrangers vivant sur son sol, une mesure surtout destinée aux enfants d'immigrés turcs. Les personnes concernées peuvent depuis exiger d'avoir deux passeports s'ils ont vécu au moins huit ans en Allemagne ou s'ils y sont allés six ans à l'école.

"Il faut au contraire dire que ce qui est une idée d’extrême droite, c’est de fonder la nationalité exclusivement sur le sang, sur l’appartenance ethnique, sur ce qui par nature ne peut jamais être révoqué. Car les doctrines d’extrême droite tournent radicalement le dos à la conception historique ouverte de la Nation française, fondée sur l’adhésion à l’idéal républicain et sur la volonté commune de vivre ensemble qui unit tous les citoyens français !".

"Le débat public et libre témoigne de la force de notre démocratie" et "chacun a droit au respect de son opinion". "Mais, devant les Français, il est sage d’éviter tout amalgame, d’écarter les arguments infondés. Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort, qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale. Rien de moins, rien de plus", poursuit le Premier ministre.

Cette mesure n'est selon lui "aucunement une remise en question du droit du sol puisque la possibilité de déchéance concernera tous les terroristes binationaux condamnés pour crimes, quel que soit le mode d’obtention de la nationalité, droit du sol ou filiation. Évitons de laisser indûment penser que le droit du sol ferait obstacle à une proposition qui recueille une très large adhésion parmi les Français. Ce n’est nullement le cas".

AFP/VNA/CVN

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