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Le président afghan Ashraf Ghani, le 3 mars à Jalalabad. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des explosions ont retenti pendant les cérémonies, soulignant le niveau d'insécurité dans le pays alors que les États-Unis ont annoncé avoir entamé leur retrait partiel prévu selon l'accord signé avec les talibans le 29 février à Doha, pour porter leurs effectifs de quelque 13.000 à 8.600 militaires dans les 135 jours.
Les forces américaines en Afghanistan "maintiennent tous les moyens militaires nécessaires" pour les opérations contre les terroristes d'Al-Qaïda et du groupe autoproclamé "État islamique" (EI/Daech) et pour soutenir les forces afghanes, a précisé dans un communiqué leur porte-parole, le colonel Sonny Leggett.
"Je ne porte pas de gilet pare-balles, seulement ma chemise, et je resterai même si je dois y laisser ma tête !", a lancé M. Ghani sans quitter l'estrade, après avoir juré "d'obéir et de protéger" l'Islam et de "respecter et de superviser l'application de la Constitution".
Quelques minutes plus tard, M. Abdullah, le perdant du scrutin de septembre 2019, se déclarait également président d'Afghanistan dans une autre aile du palais présidentiel. "Le peuple afghan m'a confié une énorme responsabilité, et je suis déterminé à (le) servir", a déclaré le chef de l'exécutif du précédent gouvernement d'union nationale.
Abdullah Abdullah, le 18 février à Kaboul. |
Le scénario rappelle les pires moments du scrutin de 2014, que les deux mêmes protagonistes affirmaient avoir remporté. La crise constitutionnelle avait alors duré trois mois et n'avait été résolue que grâce à une médiation des États-Unis.Le moment ne pourrait être plus mal choisi car un dialogue inter-afghan doit réunir mardi 10 mars les talibans, les autorités, l'opposition et la société civile, pour tenter de trouver un terrain d'entente sur l'avenir du pays.
La division au sein de l'exécutif ne peut qu'affaiblir Kaboul et renforcer les positions des insurgés.
Les négociations inter-afghanes, actées dans l'accord de Doha, devraient être retardées. Ashraf Ghani refuse d'honorer l'un des principaux points de ce texte, non ratifié par son gouvernement : la libération de jusqu'à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu'à 1.000 membres des forces afghanes. Les talibans font de ces échanges de détenus un préalable à toute discussion.
Pendant ce temps, les combats ont repris de plus belle dans les campagnes depuis que les insurgés ont mis fin lundi 2 mars à une trêve partielle de neuf jours et repris leur offensive contre les forces de sécurité afghanes, tuant des dizaines de personnes.
APS/VNA/CVN