Investissement : construction de cités-ouvrières : des avantages multiples

Afin d'assurer des conditions de vie décentes aux travailleurs et pour que ces derniers cessent d'abandonner leur travail, de plus en plus de sociétés construisent à leur attention des cités-ouvrières.

Le cas échéant, elles leur accordent des subventions pour se loger.

Plus de 90% des travailleurs de la compagnie Acecook Vietnam sont originaires d'autres provinces, dont la plupart vivent dans minuscules appartements, selon le président du syndicat de cette entreprise, Thai Chanh. C'est pourquoi, Acecook a décidé d'investir 30 milliards de dôngs pour construire des logements gratuits destinés aux ouvrières que le groupe emploie.

"Je suis très heureuse de ma situation actuelle, après avoir été obligée d'habiter dans des touts petits appartements de location durant trois ans. Dans notre cité collective, il y a une salle de karaoké, une bibliothèque, un lieu pour faire du sport, une salle avec machines à laver..., confie avec sourire, Nguyên Thi Hông, ouvrière d'Acecook Vietnam.

"La 2e phase de ce vaste projet prévoit la construction d'autres logements, mais pour les ouvriers cette fois-ci. Ce modèle devrait être multiplié dans les autres localités où les usines d'Acecook sont implantées", explique Hoàng Cao Tri, directeur général adjoint d'Acecook Vietnam.

Beaucoup d'entreprises implantées dans la province de Dông Nai (Sud) ont bâti des appartements gratuits pour leurs employés. Le groupe Feng Tay a injecté plus de dix millions de dollars pour construire des logements capables d'accueillir 8.000 ouvriers. Formosa Vietnam est en train de construire un immeuble de neuf étages, moyennant un investissement de 6,2 millions de dollars.

À ce jour, une soixantaine de projets de construction de logements ouvriers a été inscrite, dont 17 en service.

Le delta du Mékong, fer de lance du pays

Actuellement, plus de la moitié des ouvriers des zones industrielles du delta du Mékong sont issus d'autres provinces, parfois fort éloignées. Pour une meilleure productivité comme pour de meilleures conditions de vie, beaucoup d'entreprises du delta du Mékong s'intéressent à la construction de résidences ouvrières.

La Compagnie de plastique Hiêp Thành, de Hô Chi Minh-Ville, en est un bon exemple. Selon son directeur Truong Van Ngoc, cette entreprise vient de mettre en chantier une cinquantaine de logements, située à proximité de l'atelier de Hiêp Thành, dans le district de Bên Luc, province de Long An (delta du Mékong).

"Fournir un logement contribue à améliorer les conditions de vie des ouvriers et à les faire participer davantage à l'entreprise" confie t-il. En outre, son entreprise a augmenté depuis le début de l'année le salaire minimum de 13%, et accordé un soutien financier pour les frais de déplacement à plus de 1.000 ouvriers.

Le Centre de construction d'infrastructures Thôt Nôt, ville de Cân Tho (delta du Mékong), a l'intention de consacrer environ 12 milliards de dôngs pour le lancement des travaux de dix immeubles de logement de deux étages, au profit de plus de 400 ouvriers.

La Compagnie de construction d'infrastructures des zones industrielles de Cân Tho, pour sa part, prévoit de bâtir deux immeubles de neuf étages sur une superficie totale de 2.000 m², pour le logement de près de 4.000 ouvriers.

La ville de Cân Tho possède actuellement cinq zones industrielles où plus de 33.000 ouvriers travaillent. En 2015, le besoin en logement pourrait être multiplié par trois.

La société de confection TG, dans le chef-lieu de Tân An (province de Long An), emploie près de 600 ouvriers dont la moitié d'entre eux viennent d'autres provinces. Afin d'augmenter leur productivité et d'attirer davantage les travailleurs, l'entreprise a construit des logements ouvriers. "Il s'agit d'une de nos méthodes pour améliorer notre compétitivité", déclare sa directrice Truong Ngoc Thuy, ajoutant que "chaque appartement de 15 m² pour quatre personnes est équipé d'un climatiseur, d'un ventilateur, d'un téléviseur et d'un réchaud à gaz. Les ouvriers n'ont pas à payer de loyer".

La zone industrielle Long Hâu, à Long An, construit quatre bâtiments de cinq étages sur un hectare pour les ouvriers. Chacun de ces 400 appartements, tout équipé et confortables, pourront accueillir 12 ouvriers.

Les 500 ouvriers de la Compagnie de traitement de produits aquatiques Hùng Vuong, dans la zone industrielle My Tho, province de Tiên Giang, logent actuellement dans des appartements confortables identiques à ceux de la société TG. "Avant, j'avais l'intention de changer d'entreprise pour un meilleur salaire. Aujourd'hui, mon travail est plus stable et l'entreprise nous loge gratuitement", explique Nguyên Thi Lan, ouvrière de la société Hùng Vuong.

La présidente de la Fédération de travail de la province de Tiên Giang, Truong Thi Be Sau, préconise par ailleurs de construire une crèche à l'intention des enfants de ses employés.

D'après le ministère de la Construction, le pays recense 174 zones industrielles (ZI) qui emploient directement 1,6 million de travailleurs et des millions d'autres de manière indirecte. Dans cinq ans, 115 nouvelles ZI devraient voir le jour et employer 3,6 millions d'ouvriers. Plus de 2,6 millions d'entre eux auront besoin de se loger, et 4,2 millions en 2020. Un segment réellement prometteur pour les investisseurs !
La Confédération générale du travail du Vietnam fait savoir qu'à ce jour, 110 projets de logement ouvrier ont été enregistrés, dont 25 sont en chantier et neuf autres, achevés. Ces projets sont pour l'essentiel des investissements publics.

Nam Viêt/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top