>>Le poulet américain face à l'accusation de dumping au Vietnam
Les cuisses de poulet importées des États-Unis sont vendues à 20.000 dôngs (environ 0,9 dollar) le kilo au Vietnam. Un prix dérisoire. Les consommateurs, inquiets, s’interrogent sur la qualité de la viande et le possible dépassement de la date de péremption.
«Le prix du poulet américain est bas pour trois raisons», explique Tông Xuân Chinh, chef adjoint du Département de l’élevage du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Primo, à la mi-décembre 2014, la grippe aviaire H5N8 a sévi dans 16 états des États-Unis. Une trentaine de pays ont donc interrompu l’importation de poulet américain. Le Vietnam l’a reprise en mai 2015. "Je pense qu'à la suite de l’épidémie, la majorité du poulet américain avait été congelée", estime-til. Selon le département américain de l’Agriculture, les stocks de poulets congelés ont en effet augmenté de 27% en glissement annuel. "Lorsqu’un produit est stocké longtemps, les producteurs doivent accepter de le vendre à bas prix pour écouler les stocks. De plus, garder cette viande congelée entraîne des coûts considérables", analyse M. Chinh.
Secundo, après l’épidémie de grippe aviaire, "comme je sais, le nombre d’œufs invendus a augmenté de 23% par rapport à 2014", ajoute-t-il. Le nombre de poules pondeuses «en fin de carrière» s’est lui aussi accru. Les entreprises vietnamiennes les ont importées. En effet, les Vietnamiens les apprécient pour leurs cuisses, leurs pattes, leur cou, leurs ailes et leurs abats, alors que de nombreux pays n’en veulent pas.
Tertio, l’Europe et l’Amérique du Nord consomment principalement des filets de poulet. Le Vietnam préfère les cuisses et les ailes, vendues moins chères.
Une enquête antidumping
serait coûteuse
Malgré ces explications, l’Association de l’élevage du Sud oriental a tout de même envoyé, le 28 juillet, une motion au Premier ministre et aux branches concernées pour demander une enquête antidumping sur les cuisses de poulet congelées importées des États-Unis.
«Le ministère vietnamien de l'Agriculture et du Développement rural veut, tout d’abord, examiner la viande pour vérifier qu’elle réponde aux normes d’hygiène. Il envisagera ensuite de déposer une plainte antidumping», indique M. Chinh. Mais les procédures pour déposer une telle plainte sont très compliquées. Le coût est énorme. Des informations détaillées doivent être fournies».
Et d’ajouter : «Nous voulons tout d’abord mener une enquête approfondie et comparer le coût de production d’un kilo de poulet au Vietnam et aux États-Unis. Au Vietnam, le prix de production varie entre 29.000 et 30.000 dôngs le kilo. Nous ne disposons pas encore d’informations exactes sur le prix américain. Or, ces chiffres sont nécessaires avant de déposer plainte».
Selon les observations, on estime toutefois qu’un poulet entier coûte 200.000 dôngs le kilo et les cuisses entre 70.000 et 80.000 dôngs aux États-Unis. Au Vietnam, le prix du poulet américain est respectivement de 90.000 dôngs et de 20.000 dôngs. Mais ces indications restent pour l’heure insuffisantes pour se lancer dans une procédure juridique. Surtout que le Vietnam n’a jamais mené de procès international contre les États-Unis.
Les États-Unis nient le dumping
Selon les informations de l’ambassade des États-Unis au Vietnam datant du 4 août, le président de l’USA Poultry & Egg Export Council (USAPEEC - organisme américain chargé de l’exportation de produits avicoles et d’œufs), Jim Sumner, nie qu’il y ait un cas de dumping. Il a affirmé que le prix du poulet américain vendu au Vietnam était similaire ou supérieur à celui pratiqué aux États-Unis. Ainsi, en vertu des règlementations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il ne fait pas l’objet de dumping.
De plus, les statistiques de l’USAPEEC disent que deux tiers des cuisses de poulet produites aux États-Unis sont consommés dans le pays. Celles qui restent sont vendues à plus de 125 pays à travers le monde, y compris le Vietnam, à un prix égal à celui des États-Unis.
Face au prix élevé du fourrage, Jim Sumner a aussi estimé que les producteurs de volaille vietnamiens devaient se battre pour que leur commerce reste rentable. Et de préciser que le poulet américain est contrôlé et que les produits exportés répondent aux normes de qualité et d’hygiène.
Les cuisses de poulet importées des États-Unis sont vendues à 20.000 dôngs (environ 0,9 dollar) le kilo au Vietnam. Photo : VNA/CVN |
Les cuisses de poulet importées des États-Unis sont vendues à 20.000 dôngs (environ 0,9 dollar) le kilo au Vietnam. Un prix dérisoire. Les consommateurs, inquiets, s’interrogent sur la qualité de la viande et le possible dépassement de la date de péremption.
«Le prix du poulet américain est bas pour trois raisons», explique Tông Xuân Chinh, chef adjoint du Département de l’élevage du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Primo, à la mi-décembre 2014, la grippe aviaire H5N8 a sévi dans 16 états des États-Unis. Une trentaine de pays ont donc interrompu l’importation de poulet américain. Le Vietnam l’a reprise en mai 2015. "Je pense qu'à la suite de l’épidémie, la majorité du poulet américain avait été congelée", estime-til. Selon le département américain de l’Agriculture, les stocks de poulets congelés ont en effet augmenté de 27% en glissement annuel. "Lorsqu’un produit est stocké longtemps, les producteurs doivent accepter de le vendre à bas prix pour écouler les stocks. De plus, garder cette viande congelée entraîne des coûts considérables", analyse M. Chinh.
Secundo, après l’épidémie de grippe aviaire, "comme je sais, le nombre d’œufs invendus a augmenté de 23% par rapport à 2014", ajoute-t-il. Le nombre de poules pondeuses «en fin de carrière» s’est lui aussi accru. Les entreprises vietnamiennes les ont importées. En effet, les Vietnamiens les apprécient pour leurs cuisses, leurs pattes, leur cou, leurs ailes et leurs abats, alors que de nombreux pays n’en veulent pas.
Tertio, l’Europe et l’Amérique du Nord consomment principalement des filets de poulet. Le Vietnam préfère les cuisses et les ailes, vendues moins chères.
Une enquête antidumping
serait coûteuse
Malgré ces explications, l’Association de l’élevage du Sud oriental a tout de même envoyé, le 28 juillet, une motion au Premier ministre et aux branches concernées pour demander une enquête antidumping sur les cuisses de poulet congelées importées des États-Unis.
«Le ministère vietnamien de l'Agriculture et du Développement rural veut, tout d’abord, examiner la viande pour vérifier qu’elle réponde aux normes d’hygiène. Il envisagera ensuite de déposer une plainte antidumping», indique M. Chinh. Mais les procédures pour déposer une telle plainte sont très compliquées. Le coût est énorme. Des informations détaillées doivent être fournies».
Et d’ajouter : «Nous voulons tout d’abord mener une enquête approfondie et comparer le coût de production d’un kilo de poulet au Vietnam et aux États-Unis. Au Vietnam, le prix de production varie entre 29.000 et 30.000 dôngs le kilo. Nous ne disposons pas encore d’informations exactes sur le prix américain. Or, ces chiffres sont nécessaires avant de déposer plainte».
Les consommateurs vietnamiens se soucient de la qualité du poulet américain, bon marché. Photo : CTV/CVN |
Selon les observations, on estime toutefois qu’un poulet entier coûte 200.000 dôngs le kilo et les cuisses entre 70.000 et 80.000 dôngs aux États-Unis. Au Vietnam, le prix du poulet américain est respectivement de 90.000 dôngs et de 20.000 dôngs. Mais ces indications restent pour l’heure insuffisantes pour se lancer dans une procédure juridique. Surtout que le Vietnam n’a jamais mené de procès international contre les États-Unis.
Les États-Unis nient le dumping
Selon les informations de l’ambassade des États-Unis au Vietnam datant du 4 août, le président de l’USA Poultry & Egg Export Council (USAPEEC - organisme américain chargé de l’exportation de produits avicoles et d’œufs), Jim Sumner, nie qu’il y ait un cas de dumping. Il a affirmé que le prix du poulet américain vendu au Vietnam était similaire ou supérieur à celui pratiqué aux États-Unis. Ainsi, en vertu des règlementations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il ne fait pas l’objet de dumping.
De plus, les statistiques de l’USAPEEC disent que deux tiers des cuisses de poulet produites aux États-Unis sont consommés dans le pays. Celles qui restent sont vendues à plus de 125 pays à travers le monde, y compris le Vietnam, à un prix égal à celui des États-Unis.
Face au prix élevé du fourrage, Jim Sumner a aussi estimé que les producteurs de volaille vietnamiens devaient se battre pour que leur commerce reste rentable. Et de préciser que le poulet américain est contrôlé et que les produits exportés répondent aux normes de qualité et d’hygiène.
Duy Minh/CVN