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Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à la sortie de l'Élysée, le 7 juillet à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef de l'État, Emmanuel Macron, présidera lundi 12 juillet un Conseil de défense sanitaire exceptionnel pour trancher notamment sur l'obligation vaccinale pour les soignants et l'extension du pass sanitaire.
Le chef de l'État doit ensuite s'exprimer devant les Français, d'ici au 14 juillet. Il "tiendra compte des données sanitaires", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, pour poser les jalons de son action pour le reste de son quinquennat et faire le point sur les réformes envisagées, en particulier sur l'éventuel lancement d'une réforme des retraites avant 2022.
Après quelques semaines d'accalmie, le gouvernement ne cache pas ses inquiétudes sur le front du Covid. Le virus "gagne à nouveau du terrain" en raison du variant Delta qui est "redoutable et extrêmement rapide", et représente désormais "plus de 40% des contaminations" en France, a indiqué Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres.
Le nombre de nouveaux cas a connu "une augmentation de plus de 20% en sept jours" et "chez les 20-29 ans, le taux d'incidence a pratiquement doublé en une semaine", a-t-il expliqué.
"Onze régions voient leur taux d'incidence augmenter", a-t-il ajouté, citant la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et l'Île-de-France dont Paris. Il a précisé que la situation se détériorait aussi rapidement à La Réunion ou en Martinique.
Au niveau national, le nombre de cas quotidiens est d'ailleurs repassé mercredi au-dessus des 4.000, pour la première fois depuis près d'un mois.
L'exécutif craint que la France ne connaisse la même situation qu'au Royaume-Uni, en Espagne ou au Portugal, où "le variant a provoqué une accélération considérable de l'épidémie", alors que le monde a franchi le cap des quatre millions de morts du COVID-19.
Face à ce risque, "l'heure est à la mobilisation générale" pour "la vaccination massive" car cette dernière est "notre carte maîtresse pour sortir du tunnel", a répété le porte-parole. "La France n'est pas un pays anti-vaccins" mais elle compte encore "beaucoup" de personnes qui disent : "j'attends" pour se faire vacciner, selon lui.
"Plus vite"
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est réuni à Paris le 7 juillet avec des organisations professionnelles du secteur médical. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement s'inquiète d'un ralentissement du rythme des vaccinations même si une remontée des prises de rendez-vous a été constatée ces derniers jours.
Au total, 52,1% de la population, soit 35,1 millions de personnes, ont reçu au moins une injection, et 38,3% (25,8 millions) sont complètement vaccinés, a indiqué mercredi 7 juillet la Direction générale de la santé. L'objectif des autorités est de vacciner 40 millions de Français en première injection d'ici fin août et de parvenir à 35 millions de schémas vaccinaux complets, soit les deux tiers des adultes.
Les exhortations à la vaccination sont aussi lancées par de nombreux acteurs du monde économique, comme les grandes fédérations de commerces, qui ne veulent pas être obligés à baisser leurs rideaux. "Vaccinons-nous pour éviter un quatrième confinement !", a synthétisé mercredi 7 juillet Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF).
Depuis plusieurs jours, le gouvernement prépare les esprits à une éventuelle obligation de la vaccination pour les soignants.
Dans une déclaration commune, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et une quinzaine d'organisations professionnelles du secteur (médecins et infirmiers, fédérations d'établissements sanitaires et médico-sociaux...) s'y sont dits favorables, au terme d'une rencontre mercredi en fin de journée.
Ils souhaitent le "vote d'une loi dans les plus brefs délais si cela s'avère nécessaire".
Le Conseil de défense de lundi 12 juillet pourrait également décider de nouvelles restrictions pour certains territoires, comme les Landes, ou aux frontières. L'éventualité d'une extension du pass sanitaire est également envisagée, comme l'a aussi réclamé Xavier Bertrand, candidat de droite à la présidentielle de 2022, pour qui "il faut le développer beaucoup plus vite".
En revanche, les discothèques sont toujours censées rouvrir vendredi 9 juillet comme prévu, sans obligation du port du masque, alors que ces lieux clos fermés depuis 15 mois sont considérés comme à risque par les scientifiques.
AFP/VNA/CVN