Les scènes étaient similaires des deux côtés de la frontière : des villages emportés par les eaux, d'autres entièrement sous l'eau où bateaux et hélicoptères se relayaient pour évacuer des habitants réfugiés sur les toits, d'autres enfin, moins touchés, où des familles entières fuyaient, de l'eau jusqu'aux cuisses, les parents portant les jeunes enfants et quelques possessions.
Des soldats pakistanais évacuent les victimes des inondations à Sher Shah, le 13 septembre, dans la province du Punjab. |
Le Nord de l'Inde et le Pakistan souffrent chaque année d'inondations à la suite des pluies de mousson, mais celles-ci ont été particulièrement abondantes cette année, même si elles n'ont pas la gravité de la terrible année 2010.
Au Cachemire, le niveau des eaux commençait samedi 13 septembre à décroître, révélant l'ampleur de la dévastation dans cette région de l'Himalaya.
Et au milieu des eaux boueuses et des carcasses d'animaux qu'elles ont laissé dans les rues, les secours peuvent maintenant atteindre des endroits jusque-là isolés, notamment à Srinagar, la principale ville de cette région de l'Himalaya, et ses environs.
"Les secours peuvent maintenant entrer dans les maisons, et évacuer les survivants mais aussi découvrir des corps", a déclaré un responsable de la région de Jammu, M. Shantmanu.
Selon les chiffres officiels, les inondations au Cachemire ont fait au moins 200 morts dans la région, et, si 130.000 personnes ont pu être secourues, "plus de 200.000 restent encore isolées", selon ce responsable.
Avec le reflux des eaux viennent aussi les problèmes sanitaires, tandis que ceux qui ont perdu leur maison et sont actuellement abrités sous des tentes s'inquiètent de la lenteur de l'aide gouvernementale.
Omar Abdullah, qui dirige le gouvernement du Jammu et Cachemire, a affirmé samedi, que les maisons seraient reconstruites avant l'arrivée du "froid terrible" de l'hiver. "Il n'est pas question que les gens continuent à vivre dans des tentes en hiver", a-t-il déclaré à Srinagar, selon l'agence Press Trust of India.
Actuellement, 137 camps de secours ont été installés dans la vallée du Cachemire, qui abritent environ 100.000 personnes.
"L'eau potable est un problème", a reconnu Abdullah, ajoutant qu'il avait "demandé aux autorités de fournir beaucoup de médicaments" pour prévenir les risques d'épidémie.
Chaque famille dont la maison a été détruite recevra dans un premier temps 75.000 roupies (un millier d'euros) pour reconstruire, ainsi que des rations alimentaires gratuites pendant six mois, a annoncé le gouvernement.
Au Pakistan, les autorités ont fait sauter des digues en amont de la ville de Multan, laissant les eaux boueuses envahir les champs et détruire les récoltes pour tenter d'épargner la ville.
Dans les trois régions pakistanaises affectées, Punjab, Cachemire et Gilgit Baltistan, on comptait samedi 280 morts, et 214.000 personnes avaient dû être évacuées.
AFP/VNA/CVN