* Quelle percée entendez-vous réaliser durant ce mandat ?
La responsabilité de la personne qui est à la tête du secteur des transports et des communications est de suivre de près les tâches fixées par le gouvernement et d'appliquer les mesures proposées. Ce secteur a ses propres caractéristiques et si l'on veut effectuer une percée dans son développement, il faut investir et développer le réseau d'infrastructures de communications. Cependant, en cette conjoncture de baisse de l'investissement public, le secteur est aussi contraint de supprimer ou de différer de nombreux ouvrages, ce qui a une influence sur le processus de développement des infrastructures du secteur. Dans les temps à venir, nous réviserons la liste des ouvrages pour choisir et achever ceux en cours de travaux, surtout les projets les plus urgents, au stade des finitions. En cas de difficultés budgétaires, les capitaux pourront être mobilisés selon d'autres modalités que le recours au budget de l'État.
En tant que député de l'Assemblée nationale et responsable du secteur des transports et des communications, j'aurai des propositions à soumettre au gouvernement pour trouver les meilleures solutions afin d'accomplir les tâches communes à ce secteur et au pays.
* Embouteillages et accidents restent une préoccupation de notre société. Comment devrons-nous nous y attaquer ?
Il s'agit toujours de problèmes d'actualité, et ils vont le rester car ils ne peuvent pas, par nature, être réglés en un jour. À mon avis, dans l'immédiat, il faut s'attacher au règlement des embouteillages dans les grandes villes mais, pour cela, les facteurs entrant en jeu doivent être soigneusement appréciés, notamment le développement des infrastructures, le rôle de la gestion étatique et, plus encore, le changement de prise de conscience des usagers de la route.
* Dans leur stratégie de développement des infrastructures, nombre de localités proposent au gouvernement la construction d'un aéroport sur leur territoire. Qu'en pensez-vous ?
Ces propositions relèvent d'une aspiration légitime, mais la construction d'un aéroport doit retenir compte de deux facteurs importants que sont l'intégration à leur plan d'aménagement global et la rentabilité de leur exploitation, afin d'éviter de réaliser des investissements conséquents en pure perte. La modernisation des infrastructures de transport est le souhait des autorités de nombreuses localités car elles constituent un moteur important de leur développement socioéconomique. Afin de jauger la pertinence des projets, il faudrait les examiner au cas par cas.
* L'emploi du partenariat public-privé (PPP) pour la construction d'autoroutes s'avère difficile car les parties ne s'accordent sur le partage des risques. Avez-vous des suggestions pour y remédier ?
Le PPP est nécessaire sinon incontournable pour construire des autoroutes, car le budget de l'État ne peut tout prendre en charge. Dans le monde, le PPP est couramment pratiqué, mais au Vietnam, il s'agit d'un concept comme d'un outil récent, de sorte que la prudence dans sa mise en oeuvre doit être de mise. Par ailleurs, comme dans toute opération contractuelle, les parties doivent se soucier d'un certain équilibre en ayant des prétentions raisonnables de part et d'autre et ce, dès avant de soumettre leur projet aux autorité compétentes. Les investissements que nécessite un réseau de transport sont absolument colossaux, et l'expérience dans le monde a prouvé que le PPP est un outil efficient en la matière.
* Que compte faire le ministère des Communications et des Transports pour exploiter de manière optimale les atouts du Vietnam en matière de transport maritime dans le cadre du développement de notre économie maritime ?
Les potentiels de développement de ce type de transport sont particulièrement grands au Vietnam grâce à une façade maritime de plus de 3.000 km, demeurant qu'il présente de bonnes conditions de sécurité. Le gouvernement a décidé de construire ou de moderniser plusieurs ports maritimes que ce soit au Nord, au Centre ou au Sud avec Hô Chi Minh-Ville et Bà Ria-Vung Tàu en particulier. Avec ces grands potentiels, la réussite dans le développement d'un réseau portuaire bénéficiera à toute notre économie, que ce soit en terme d'exportations comme de services portuaires pour le transit de marchandises dans la région toute entière... Et sur ce point d'ailleurs, le gouvernement a décidé dans sa directive sur l'économie maritime de faire de notre pays un grand centre régional de transit de fret. Ce qui implique le développement des autres réseaux de transports, terrestre et aérien. Il faudra donc veiller à élaborer des stratégies tenant en compte d'une telle interconnexion.
Linh Thao/CVN