>>Coronavirus, nouvelle ombre planant sur l'économie mondiale, selon la Fed
>>Le taux d’inflation du Vietnam est à son plus bas niveau depuis trois ans
Le Dr. Nguyên Duc Dô, directeur adjoint de l’Institut de l’économie et des finances, a proposé trois scénarios pour l’inflation en 2020, en fonction des évolutions du prix de la viande de porc.
Le taux d’inflation devrait se maintenir entre 3% et 4% en 2020. |
Photo : Pham Kiên/VNA/CVN |
Si le prix de celle-ci baisse dès le premier trimestre grâce aux importations et aux mesures d’intervention du gouvernement, l’inflation est prévue à 3%. Dans le cas où il ne baisse qu’au cours du deuxième trimestre, le taux d’inflation devrait s’établir aux alentours de 3,5%. Enfin, dans le pire scénario, l’inflation pourra grimper à 4% si le prix de la viande de porc demeure élevé.
Aux dires d’experts, le pays possède les atouts favorables pour concrétiser les objectifs de développement socio-écono-miques visés par l’Assemblée nationale (AN). La résolution No85 de 2019 sur le plan de développement socio-économique 2020, approuvée par l’AN, fixe 12 objectifs clés, dont une augmentation du Produit intérieur brut (PIB) de 6,8% et des exportations de 7%. Les capitaux d’investissement pour aider au développement social devraient représenter un tiers du PIB. Le taux de familles en-deçà du seuil de pauvreté devrait diminuer de 1-1,5%.
Malgré un bilan global positif, l’économie reste confrontée à de nombreux défis. HSBC estime dans son récent rapport intitulé Vietnam at a Glance que la croissance du pays ralentira pour s’établir à 6,6% en 2020. Afin de maintenir une forte croissance dans les années à venir, le Vietnam doit poursuivre ses réformes structurelles. HSBC indique que les perspectives économiques sont brillantes et qu’au cours de l’année difficile que fut 2019, le Vietnam a surmonté de nombreux défis et réalisé une croissance impressionnante de plus de 7%. Ces excellents résultats découlent des perspectives optimistes de l’industrie manufacturière et de la bonne croissance du secteur tertiaire. À cela s’ajoutent des activités commerciales diversifiées et des entrées d’investissements directs étrangers durables. En outre, l’essor de la consommation intérieure et du tourisme a contribué à la croissance du secteur tertiaire. Certains risques intérieurs ont également été mieux maîtrisés que les années précédentes. HSBC estime que ces facteurs positifs se maintiendront cette année.
Cependant, il y aura encore de nombreux défis à relever : bien qu’en 2019, l’inflation ait chuté à son plus bas niveau en trois ans, la récente flambée du prix du porc a provoqué une augmentation des pressions inflationnistes qui se feront sentir en 2020. Ce fait non seulement complique la tâche de la Banque d’État du Vietnam (BEV), mais limite également les efforts du gouvernement pour réformer le secteur de la santé. Toujours selon HSBC, l’inflation pourra atteindre 3,8% en 2020 et la BEV devra réduire ses taux d’intérêt au troisième trimestre 2020. Tout récemment, l’épidémie du nouveau corona-virus est une nouvelle ombre planant sur l’économie. “Trois éléments devraient favo-riser la croissance en 2020. Les exportations devraient augmenter de 9% ; les investissements directs étrangers s’accentuer ; et, enfin, la part du secteur privé, qui représente aujourd’hui 17% de l’économie, devrait être plus importante. Ainsi, l’inflation devrait se maintenir entre 3,2 et 3,5%”, analyse l’économiste Cân Van Luc.
Selon le ministère des Finances, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,73% en 2019, notamment dans le groupe des produits alimentaires, de la restauration et du tourisme. Les principales raisons de cette hausse sont les ajustements des prix des aliments, des services de restauration, des boissons, des transports, du tourisme, du carburant, des services médicaux, des matériaux de construction et, en particulier, de la forte hausse du prix du porc. En 2019 et pour la troisième année consécutive, le pays a atteint, voire dépassé, tous les objectifs fixés par l’AN. L’inflation a été maintenue à moins de 3%, soit un taux bien inférieur à l’objectif fixé.
Thê Linh/CVN