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Des secouristes cherchent les victimes dans les ruines suite au passage du tsunami sur les plages du détroit indonésien de la Sonde, le 23 décembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Des centaines de bâtiments ont été emportés par les vagues, qui ont déferlé sur les côtes méridionales de Sumatra et l'extrémité occidentale de Java aux alentours de 21h30 samedi 22 décembre (14h30 GMT). La vague a surgi après l'éruption du volcan connu comme "l'enfant" du légendaire Krakatoa, l'Anak Krakatoa, selon Sutopo Purwo Nugroho, le porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes.
La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a estimé que ces "puissantes vagues" avaient atteint entre 30 et 90 centimètres de haut.
"222 personnes sont mortes, 843 blessées et 28 personnes sont portées disparues", a déclaré le porte-parole. Il a prévenu que "ce nombre devrait encore augmenter", les autorités n'ayant pas encore d'informations sur certaines localités touchées. Les communautés des petites îles du détroit de la Sonde pourraient être les plus touchées par le tsunami", selon l'ONG Oxfam.
Les autorités avaient dans un premier temps déclaré que la vague n'était pas un tsunami mais une simple marée montante et avaient appelé la population à ne pas céder à la panique. "C'était une erreur, nous sommes désolés", a admis ensuite M. Nugroho.
Les secouristes recherchaient fébrilement des survivants dans les débris. Des images vidéo spectaculaires diffusées sur les réseaux sociaux montrent une vague géante qui s'abat sur un concert en plein air donné par le groupe pop Seventeen. Ses membres sont projetés hors de la scène par la vague.
Les tsunamis déclenchés par les éruptions volcaniques, qui provoquent un déplacement d'eau, sont relativement rares. À la différence des vagues consécutives à des séismes, la proximité du volcan avec la côte a donné très peu de temps aux autorités pour réagir, selon le professeur David Rothery de l'Open University (Royaume-uni).
"Les balises pour détecter les tsunamis sont placées de façon à déceler les tsunamis créés par les séismes au niveau de la frontière entre les plaques tectoniques", a-t-il dit, "Même s'il y avait eu un tel dispositif à côté de l'Anak Krakatoa, le volcan est si proche du littoral que l'alerte aurait donné très peu de temps pour réagir, vu la vitesse à laquelle ces vagues se déplacent".
Selon le Centre indonésien de volcanologie, Anak Krakatoa montrait des signes d'activité renforcée depuis une semaine. Une éruption survenue peu avant 16h00 samedi 22 décembre avait duré environ 13 minutes.
L'Anak s'est formé aux alentours de 1928 dans la caldeira du légendaire Krakatoa, qui avait connu en 1883 un épisode catastrophique. Une immense colonne de fumée, de pierres et cendres s'était dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l'obscurité et déclenchant un puissant tsunami. Environ 36.000 personnes avaient trouvé la mort. L'Anak est l'un des 127 volcans actifs d'Indonésie.
L'Indonésie, un archipel de 17.000 îles et îlots qui s'est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique et d'éruptions volcaniques.
Fin septembre, un tsunami provoqué par un tremblement de terre de magnitude 7,5 avait dévasté la ville de Palu et ses environs, dans les Célèbes, faisant des milliers de morts.