>>Indonésie : l'épave de l'avion disparu retrouvée dans les montagnes de Papouasie
>>Un avion disparu avec 54 personnes à bord en Indonésie
L'avion de la compagnie indonésienne Trigana Air a disparu le 16 août des écrans radars lors d'un vol de courte durée reliant deux villes de la province orientale de Papouasie - troisième catastrophe aérienne en moins d'un an dans ce pays d'Asie du Sud-Est affichant un piètre bilan en matière de sécurité aéronautique.
Photo aérienne du 17 août du lieu où l'ATR-42 s'est écrasé avec 54 personnes à bord dans la région de Oksibil, en Papouasie. |
Plus de 250 soldats, policiers et autres secouristes ont tenté le 17 août de se frayer un chemin à travers une forêt dense pour arriver jusqu'à la zone où devrait se trouver l'épave du bi-turbopropulseur ATR 42 de Trigana Air.
L'appareil transportait 44 passagers adultes, cinq enfants et les cinq membres d'équipage, ainsi que 6,5 milliards de roupies (420.000 euros) en liquide. Cet argent public convoyé par des responsables de la poste devait être distribué à des familles pauvres de la province, a déclaré Haryono, le chef de la poste de Jayapura, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens.
L'avion qui avait décollé de Jayapura, capitale de la Papouasie, a disparu environ dix minutes avant l'atterrissage prévu à Oksibil, après avoir demandé l'autorisation d'entamer la descente par mauvais temps.
Un avion participant aux recherches le 17 août a repéré des débris recouverts de fumée près d'Oksibil, dans les montagnes Bintang. Les équipes de secours appuyées par 11 avions ont entamé leurs opérations aux premières heures de la matinée pour tenter d'atteindre le site du crash à une altitude de 2.600 m d'altitude.
Mais un épais brouillard réduisant fortement la visibilité et de la pluie ont empêché les secouristes d'arriver jusqu'au site, à une quinzaine de km d'Oksibil. Les opérations ont été suspendues le 17 août à 17h30 (08h 30 GMT), à la tombée de la nuit, et doivent reprendre le 18 août, a déclaré le chef de l'agence indonésienne de recherches et de secours, Bambang Soelistyo.
Zone noircie par la fumée
Une photo de l'endroit où l'appareil se serait abîmé montre une zone noircie par la fumée et où des débris sont éparpillés, faisant dire à M. Soelistyo qu'il est sûr à "98%" qu'il s'agit bien du lieu de l'accident.
Les chances de survie des occupants de l'avion, qui seraient tous indonésiens, sont "très minces", a-t-il ajouté.
Des proches de personnes à bord de l'appareil s'impatientaient et se disaient frustrés le 17 août par le manque d'informations. "Nous voulons savoir ce qu'est devenu mon frère, Kepi Deal, qui était à bord de l'avion", a déclaré Rifan Wea, un homme parmi la centaine de proches rassemblés au centre de crise installé par Trigana Air à l'aéroport de Jayapura.
L'Indonésie a un piètre bilan en matière de sécurité aérienne. En décembre dernier, un avion de la compagnie AirAsia parti de Surabaya, deuxième ville de l'archipel, à destination de Singapour, s'est abîmé en mer de Java, provoquant la mort de 162 personnes, parmi lesquelles le copilote français.
Fin juin, un avion de l'armée de l'air indonésienne qui transportait des membres de familles de militaires et des civils s'est écrasé sur un quartier de la ville de Medan (Ouest), faisant 142 morts, parmi lesquels une vingtaine d'habitants.
Air Trigana, une petite compagnie fondée en 1991 et desservant une quarantaine de destinations intérieures, figure sur une liste noire l'interdisant de vol dans l'Union européenne. La compagnie a connu 14 incidents depuis son lancement, selon le Réseau de sécurité aérienne, qui répertorie les accidents aériens.
La Papouasie est souvent desservie par de petits appareils, et la météo a été à l'origine de plusieurs accidents ces dernières années.
AFP/VNA/CVN