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La présidente de la BCE, Christine Largade, à Francfort, le 30 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"S'il n'est pas ciblé, s'il se perd dans des dédales administratifs et n'irrigue pas l'économie réelle pour orienter nos pays vers le numérique et le vert, nous aurons raté une occasion historique de changer la donne", a-t-elle mis en garde dans un entretien au Monde paru lundi 19 octobre sur le site internet du quotidien français.
Les négociations sur ce plan exceptionnel, adopté en juillet par les Vingt-Sept pour aider les États membres à faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, achoppent au Parlement européen sur la question de soumettre le versement de l'argent au respect de l'État de droit. Interrogée sur le risque que ces 750 milliards d'euros soient distribués "trop tard", la présidente de la BCE a répondu : "l'objectif de la Commission est de pouvoir les verser début 2021 et il doit absolument être tenu".
"La balle est dans le camp des États, qui doivent présenter leurs plans de relance – certains sont déjà prêts –, et de la Commission, qui devra les passer au crible rapidement. Les responsables politiques devront aussi aller vite, notamment les parlements nationaux pour adopter les dispositifs", a-t-elle poursuivi. "Il est crucial que ce plan exceptionnel, qui a levé d'importants tabous dans certains pays, soit un succès", a-t-elle insisté.
Vendredi 16 octobre, à l'issue du Sommet des Vingt-Sept à Bruxelles, le président français Emmanuel Macron a appelé à un "esprit de compromis" au Parlement pour débloquer les négociations sur le budget européen, auquel est adossé le plan de relance. Les eurodéputés exigent un mécanisme dissuasif pour conditionner les subventions européennes au respect de l'État de droit, auquel s'opposent la Pologne et la Hongrie, ce qui bloque tout le processus.
AFP/VNA/CVN