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Des cascadeurs en formation à Tempest Academy, à Chatsworth, en Californie, le 10 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour faire des économies, les studios complètent depuis longtemps l'arrière-plan de leurs scènes de combats avec des silhouettes générées par ordinateur, comme dans la série "Game of Thrones" ou les films de super-héros Marvel.
Mais avec l'avènement de l'IA, ils explorent désormais de nouvelles techniques permettant de se passer d'humains pour recréer des scènes d'actions très élaborées, comme des poursuites en voiture et des fusillades.
De quoi menacer le métier de cascadeur, jusqu'ici indissociable de la machine hollywoodienne, depuis les premiers films muets jusqu'aux acrobaties de Tom Cruise dans Mission Impossible.
"La technologie s'améliore de manière exponentielle. (...) c'est une période vraiment effrayante (pour nous)", confie le coordinateur de cascades Freddy Bouciegues.
Après avoir travaillé sur le sixième volet de la franchise "Terminator", le quadragénaire voit sa profession rattrapée par un nouveau soulèvement des machines, cette fois bien réel.
Les studios demandent désormais à certains cascadeurs et figurants de se soumettre à des "scans corporels" lors des tournages, pour modéliser leur image en 3D, souvent sans explication sur l'usage qu'ils en feront.
Avec les progrès de l'IA, ces enregistrements peuvent servir à créer des "répliques numériques" très réalistes de ces personnels, capables d'exécuter mouvements et dialogues suivant les instructions transmises à la machine.
Avatars
Un cours pour les cascadeurs à Tempest Academy, à Chatsworth, en Californie, le 10 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Bouciegues redoute que ces avatars puissent rapidement remplacer les cascadeurs de base, chargés de petites actions comme par exemple celles de piétons qui s'écartent au dernier moment lors d'une course-poursuite.
Les studios seront bientôt en mesure de les intégrer "plus tard grâce aux effets spéciaux et à l'IA", mettant ainsi des milliers de professionnels au chômage.
S'il paraît disruptif, ce scénario n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg, souligne le réalisateur de "Gran Turismo", Neill Blomkamp.
Dans son film adapté d'un jeu vidéo de course automobile, des cascadeurs conduisent de vraies voitures sur circuit automobile. Seule une scène particulièrement dangereuse, impliquant de recréer un accident mortel, a été produite de manière numérique.
Mais d'ici un an, l'IA devrait être capable de recréer des collisions à grande vitesse, à partir des seules instructions d'un réalisateur, assure M. Blomkamp.
À ce stade, "on se débarrasse des cascadeurs, on se débarrasse des caméras et on ne va pas sur le circuit", résume-t-il. "C'est à ce point différent".
C'est une des raisons pour laquelle la grève qui paralyse Hollywood a des allures de crise existentielle. Outre un meilleur partage des revenus liés au streaming, la création de garde-fous pour encadrer le recours à l'IA est un point majeur des négociations.
AFP/VNA/CVN