États-Unis : de la côte est à la côte ouest, en passant par le sud, le hip-hop célèbre ses 50 ans

Le hip-hop a célébré vendredi 11 août son demi-siècle d’existence après sa naissance lors d'une fête dans le Bronx de New York.

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Grandmaster Flash lors d'un concert à l'occasion des 50 ans du hip-hop, à New York, le 4 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le 11 août 1973, au rez-de-chaussée d'un immeuble HLM un DJ d'origine jamaïcaine, DJ Kool Herc, innove : en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer dans les enceintes. Le hip-hop est né.

Des accents disco des débuts aux paroles chocs de la trap, ce courant musical n'a cessé d'évoluer. En voici les grandes phases :

"Old school"

Le hip-hop dit "old school" correspond aux premiers enregistrements commerciaux de 1979 à 1983, comme le titre Rapper's Delight de The Sugarhill Gang, premier succès rap de l'histoire, sorti le 16 septembre 1979 et conservé à la prestigieuse Bibliothèque du Congrès à Washington.

Le groupe américain Wu-Tang Clan à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

À ses débuts, le hip-hop s'axe sur le thème de la fête, avec des techniques de rap simples et un tempo modéré, avant que le groupe Grandmaster Flash and the Furious Five avec sa chanson The Message, qui décrit avec réalisme la vie et la pauvreté dans les ghettos, n'apporte un style "conscient" au genre.

Afrika Bambaataa, DJ Kool Herc, Melle Mel et Grandmaster Caz figurent aussi parmi les artistes majeurs de cette époque.

Côte est

La côte est, en particulier New York, a joué un rôle central dans le développement du hip-hop dans les années 80 et le début des années 90, dit "l'âge d'or".

Les groupes Run-DMC et Beastie Boys se distinguent par leur interprétation plus stricte du hip-hop que leurs prédécesseurs aux accents disco, tout comme Public Enemy qui se fait connaître pour ses titres aux thèmes politiques, évoquant le racisme et le Black Power.

Le chanteur Dr. Dre au Met Gala à New York, le 1er mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jeux de mots complexes et métaphores élaborées prononcés avec un débit rapide caractérisent la musique d'alors, incarnée par des artistes comme LL Cool J, Nas, Big Daddy Kane ou encore le groupe Wu-Tang Clan.

Introduisant des éléments jazz et R&B, les groupes De La Soul et A Tribe Called Quest deviennent des pionniers du "hip-hop alternatif" tandis que les femmes commencent à s'imposer sur scène, avec notamment Salt-N-Pepa, Foxy Brown et Lauryn Hill, championne du rap mélodique.

Le rappeur The Notorious B.I.G., soutenu par Puff Daddy, devient le roi de la côte est avec la sortie de son album culte Ready to Die en 1994, jusqu'à son meurtre en 1997.

Côte ouest

Le hip-hop de la côte ouest, au tempo rapide, influencé par la musique électronique, connaît son apogée au milieu des années 90, lorsque le gangsta rap et le G-Funk commencent à s'imposer.

Le groupe N.W.A connaît ainsi un succès fulgurant en 1988 avec son album Straight Outta Compton, certifié disque de platine, dans lequel il dénonce le racisme et les violences policières avec des paroles crues qui suscitent la polémique.

Après sa dissolution, certains membres font une éclatante carrière solo comme Ice Cube et Dr. Dre dont l'album The Chronic introduit au public un certain Snoop Dogg, dont le style décontracté devient un symbole de la G-Funk.

Dr. Dre révèle et façonne un autre grand nom du rap: Eminem.

Tupac Shakur, considéré comme l'un des plus grands rappeurs de l'histoire, s'élève aussi contre l'injustice dans ses textes avant son meurtre en 1996, quelques mois avant celui de son grand rival The Notorious B.I.G. (Biggie).

Bling-bling

Le triomphe commercial de Biggie ouvre la voie à d'autres stars de la côte est comme Jay-Z, DMX, Busta Rhymes et 50 Cent. Le bling-bling du tournant des années 2000 est né.

La rappeuse américaine Nicki Minaj lors d'une avant-première du film "Barbie" à Los Angeles, le 9 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jay-Z, dont le titre Hard Knock Life (Ghetto Anthem) fait un tabac, s'entoure de producteurs comme Kanye West, reconnu dès le début de sa carrière pour son sens de l'innovation.

Nicki Minaj est de son côté saluée pour son flow foudroyant tandis que Kendrick Lamar devient l'un des rappeurs les plus influents de sa génération avec ses textes politiques et poétiques.

Trap

Dans les années 2010, le noyau dur du rap migre à Atlanta en Géorgie dans le sud du pays, où se développent la trap, un sous-genre du hip-hop marqué par des cymbales et de la batterie électronique.

Les rappeurs du groupe Migos sur scène à Los Angeles.
Photo : AFP/VNA/CVN

La trap, dont le nom fait référence aux lieux où se déroule le trafic de drogue, reste l'un des styles de musique américaine les plus populaires, son influence allant de la pop à la musique électronique en passant par le reggaeton.

OutKast, T.I., Gucci Mane et Lil Wayne l'ont popularisée et permis à des stars comme Young Thug, Migos, Cardi B et Megan Thee Stallion d'émerger.

Le drill, autre sous-genre, qui renoue avec les paroles agressives du gangsta rap, a vu le jour à Chicago avant de s'imposer à New York avec des rappeurs comme Pop Smoke, Fivio Foreign et Ice Spice.

AFP/VNA/CVN






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