>>Le secteur de l’hôtellerie se rétablira progressivement
>>Le secteur de l’hôtellerie-restauration à la peine
L’hôtel Grand Saigon renouvelle son menu pour attirer les clients et créer plus d’activités pour ses employés. |
Photo : Grand Saigon/CVN |
Selon les statistiques du Service du tourisme de Hô Chi Minh-Ville, les hôtels de 3 à 5 étoiles ont mis jusqu’à 90% de leurs employés en congé sans solde.
La situation est toujours tendue, avec des hôtels faisant face à des annulations ou retards de dernière minute d’événements et de mariages et une fréquentation de nombreux hôtels à Hô Chi Minh-Ville inférieure à 5%.
Création de nouveaux services
En plus de se conformer aux exigences hygiéniques pour faire face à l’épidémie et assurer la sécurité des clients et du personnel, l’hôtel Mia Saigon lance une nouvelle idée : servir les repas de ses clients directement sur le balcon privé de la chambre plutôt que dans l’espace restaurant. Ainsi, les clients sont attentivement servis avec des plats élaborés avec soin à partir d’ingrédients frais et auront l’avantage d’admirer le coucher de soleil...
Alors que la fréquentation des hôtels étoilés a chuté de façon spectaculaire, cette initiative permet aux chambres de rester "éclairées" tout en résolvant l’angoisse épidémique des clients. Avec la même ambition d’accueillir plus de visiteurs, un autre hôtel 5 étoiles, Le Majestic, offre ces derniers jours et en raison du 35e anniversaire de la réunification, une réduction de 45% sur tous ses services pour les clients nés en 1975.
De son côté, l’hôtel Caravelle propose un forfait d’expérience hôtelière 5 étoiles selon le standard international au prix de 1,2 million de dôngs par nuitée (soit environ 52 USD), avec des services comprenant chambre pour deux adultes et un enfant de moins de 12 ans, 10% de réduction pour le service de navette vers l’aéroport et repas dans tous les restaurants de l’hôtel...
"Les rues des Occidentaux" dans le quartier de Pham Ngu Lao ne connaissent plus leur agitation habituelle. |
Photo : Quang Châu/CVN |
Quelle qu’en soit la forme, les hôtels font d’énormes efforts pour générer des revenus et créer plus d’activités pour leurs employés. Mais la résurgence de la pandémie de COVID-19 au Vietnam rend leurs efforts pour sortir la tête de l’eau d’autant plus difficiles à appliquer.
Truong Duc Hung, directeur général de l’hôtel Grand Saigon, déclare qu’en l’absence de touristes étrangers et tandis que les événements et mariages doivent être annulés ou retardés en raison de l’épidémie, l’hôtel n’a pas d’autre choix que de se recentrer sur le secteur de la restauration.
Nguyên Phuong Anh, directrice du marketing et de la communication de l’hôtel Park Hyatt, déclare qu’en plus des réductions et des incitations à prolonger le séjour, l’hôtel organise de petites visites de la ville le temps d’une journée, afin de remonter le moral des clients et leur permettre de découvrir certaines facettes de Hô Chi Minh-Ville.
Tâm, employée d’un hôtel 5 étoiles du 1er arrondissement, déclare que le conseil d’administration de l’hôtel vient d’approuver la liste de réduction du personnel en août et que plus de 30% des employés prendront un congé non payé. Auparavant, l’hôtel avait déjà réduit son personnel de près de 20% en juillet car aucun revenu n’avait été généré.
Question de ressources humaines
De nombreux kiosques du marché de Bên Thành, destination touristique incontournable de Hô Chi Minh-Ville, sont temporairement fermés. |
Photo : Quang Châu/CVN |
"Je travaille dans le service administratif et je dois également prendre des congés en alternance, je travaille dorénavant à mi-temps", partage Tâm. Dans la situation actuelle, l’hôtel ne pourra pas tenir jusqu’à la fin de l’année et davantage de travailleurs devront quitter leur emploi.
Nguyên Huu Tho, président de l’Association du tourisme du Vietnam, déclare que la réduction du personnel et les licenciements sont inévitables au moment où l’exploitation de l’hébergement touristique est quasiment suspendue à cause de la pandémie. Cependant, il s’agit d’un cas de force majeure car l’industrie de l’hôtellerie et du tourisme manque par nature de ressources humaines qualifiées.
"Lorsque l’épidémie a frappé, les ressources humaines de l’industrie ont été brisées, de nombreuses personnes ont dû quitter leur emploi pour se reconvertir et gagner leur vie. Si les entreprises ne peuvent pas garder leurs employés en ce moment, elles devront faire face à une crise de ressources humaines lors de la période de reprise post-épidémique de l’industrie du tourisme", déclare M. Tho.
Lai Minh Duy, directeur général de la compagnie par actions TST Tourist, explique que le ralentissement du tourisme affecte non seulement la situation du personnel de l’entreprise aujourd’hui mais qu’elle aura aussi un fort impact lorsque l’épidémie sera passée.
Environ 80% à 90% des ressources humaines ont été licenciées en raison de l’épidémie, la plupart de ces personnes ont dû trouver un nouvel emploi, ce qui fait perdre à l’industrie du tourisme des travailleurs hautement qualifiés.
Selon Nguyên Thi Khanh, vice-présidente de l’Association du tourisme de Hô Chi Minh-Ville, l’association continuera à fournir des recommandations et à proposer des solutions afin de retenir les ressources humaines dans le secteur du tourisme, car dans le contexte difficile actuel de l’épidémie, les travailleurs de haute qualité se tournent vers d’autres industries et auront du mal à revenir. Par conséquent, il est très important de mettre en place des politiques encourageant ces ressources humaines à rester dans le secteur du tourisme, notamment par l’intermédiaire de crédits qui permettront aux entreprises de continuer de payer les salaires de leurs employés.
Pour Nguyên Thi Anh Hoa, directrice adjointe du Service du tourisme de Hô Chi Minh-Ville, la formation des ressources humaines dans le domaine du tourisme est aussi importante que les autres efforts qui sont déjà réalisés par les entreprises, car le secteur touristique de la mégalopole du Sud fait face à un manque de guides en langue coréenne par exemple et d’autre personnel dans diverses branches du secteur.