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Le nombre d’étudiants étrangers inscrits dans les universités américaines pour la rentrée 2020-2021 devrait chuter de 63-98% par rapport à l’année scolaire précédente. |
Pleine d’avantages, l’année d’études à l’étranger est assez populaire chez les jeunes vietnamiens. Elle permet de se former dans une branche spécifique qui n’est pas disponible dans leur pays, d’obtenir un diplôme dans une université étrangère prestigieuse, mais aussi d’acquérir une expérience à l’étranger.
Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, le Vietnam compte actuellement 190.000 étudiants à l’étranger. Nombre d’entre eux ont décidé de rentrer au pays en raison du COVID-19. Ils doivent faire face à une année scolaire amputée de plusieurs mois voire d’une année entière. La crise sanitaire a aussi remis en cause les projets des étudiants voulant partir à l’étranger. Certains ont repoussé leur séjour, d’autres souhaitent partir quand même.
Le report des examens du bac d’un mois a influé sur les inscriptions aux universités étrangères, sans compter la fermeture des frontières et l’arrêt de nombreux vols internationaux. Trân Dinh Quang, étudiant en première année de l’université de Miami, l’une des 100 meilleures universités méricaines, est très touché par la pandémie. "Solitude, éloignement, risque de contamination, problèmes financiers... c’était trop difficile, j’ai décidé de rentrer au pays. De plus, les cours en ligne proposés par mon université ne conviennent pas aux étudiants en chimie-biologie comme moi, ils nécessitent des heures en laboratoire", partage Quang.
Il informe qu’il a déposé un dossier d’inscription à l’Université des sciences et technologies de Hanoï. Il retournera aux États-Unis dans quelques années, pour son cursus postuniversitaire.
Nguyên H., bachelier du lycée de Trân Phu à Hai Phong, comptait aussi étudier l’année prochaine aux États-Unis. Mais en raison du report du Bac et avec des résultats connus seulement fin août, il n’a pu déposer son dossier à une université américaine suffisamment tôt.
Conseils pour les études à l’étranger
Une récente analyse de l’Institut des entreprises américaines pour la recherche sur les politiques publiques estimait que le nombre d’étudiants étrangers inscrits dans les universités américaines pour la rentrée 2020-2021 devrait chuter de 63-98% par rapport à l’année scolaire précédente. Selon cet institut, les États-Unis n’accueilleraient que 12.000 étudiants, essentiellement mexicains et canadiens. Mais en raison de la crise sanitaire qui perdure, les États-Unis revoient leur chiffre à la baisse, soit seulement 6.000 étudiants étrangers pour la nouvelle rentrée scolaire.
Cette situation n’épargne pas les autres autres pays comme l’Australie, le Canada ou le Japon où les recettes apportées par les étudiants étrangers contribuent grandement à l’économie nationale.
En raison du COVID-19, de nombreux élèves ont repoussé leur séjour à l'étranger alors que d’autres souhaitent partir quand même. |
Photo : VNA/CVN |
Vu Thi Phuong Thao, employée d’une compagnie de conseils pour les études à l’étranger, dont le siège se trouve aux États-Unis, informe que le nombre d’élèves vietnamiens inscrits dans des écoles américaines a nettement diminué. De plus, les pays étrangers ont fermé leurs frontières et n’accordent plus de visa aux étudiants étrangers. Actuellement, la plupart des écoles donnent des cours en ligne.
D’après Trân Duc Canh, membre du Conseil national sur l’éducation et le développement de la main-d’œuvre, le nombre de parents et d’élèves faisant appel aux compagnies de conseils pour les études à l’étranger a connu une baisse de 70% par rapport à la même période de l’année passée.
M. Canh estime qu’en raison de la crise sanitaire qui se prolonge, le choix des candidats à l’expatriation et de leurs parents est cornélien. La première possibilité est de faire des études dans des universités vietnamiennes coopérant avec des universités étrangères, pour ensuite les poursuivre à l’étranger. La deuxième est de s’inscrire dans une université étrangère, en prenant soin de faire la demande d’inscription au moins un mois avant la rentrée. La troisième est de suivre les cours en ligne proposés par les écoles étrangères et de partir à l’étranger une fois la pandémie éradiquée.
M. Canh déclare que les inscriptions automnales pour les universités américaines sont closes. Il reste peu d’écoles qui sélectionnent encore leurs étudiants pour la session de janvier 2021. Pour cette raison, il est trop tard pour les lycéens vietnamiens qui viennent d’obtenir le baccalauréat.
Pour les élèves de 11e classe (l’équivalent de la classe de première en France) qui veulent trouver une bonne université américaine, il vaudra mieux déposer leurs dossiers à la fin de cette année. Selon Trân Thang, président de l’Institut de la culture et de l’éducation du Vietnam aux États-Unis (The Institute for Vietnamese Culture & Education - IVCE), "la pandémie de COVID-19 s’aggravant, la réouverture des frontières américaines n’est pas prévue avant la fin de l’année".
"Dans cette conjoncture, les étudiants, acceptés par les universités américaines pour la session de septembre pourraient poursuivre les cours en ligne avant d’aller aux États-Unis en janvier 2021. Choisir une université vietnamienne coopérant avec une université américaine en attendant de partir est aussi une bonne solution pour ceux que les cours en ligne rebutent", conseille-t-il.
Nouvelles opportunités
Trân Duc Canh pense que dans ce contexte où de nombreux jeunes vietnamiens candidats à l’expatriation aux États-Unis, en Australie, au Canada ou dans d’autres pays ne pourront partir, c’est l’occasion pour les lycées et universités vietnamiennes de déployer des programmes internationaux de formation.
Actuellement, plusieurs universités et écoles internationales au Vietnam ouvrent leurs portes aux étudiants vietnamiens et étrangers qui ne peuvent poursuivre leurs cursus dans un autre pays à cause du COVID-19.