Hollywood veut redevenir la capitale mondiale des tournages de films

Hollywood veut reconquérir son titre de capitale mondiale des tournages, ravi par Londres, alors que les caméras sont parties tourner sous des cieux fiscalement plus avantageux comme la Louisiane, New York, le Canada ou la capitale britannique.

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"Le monde entier pense que la Californie est la base de l'industrie cinématographique et télévisuelle, mais cette croyance appartient à l'histoire. Aujourd'hui, les films produits par des studios américains sont tournés partout dans le monde", souligne un rapport de Film LA, organisation qui octroie les permis de tournage dans la mégalopole californienne.

"Nous avons délocalisé notre fabrique de films, l'un de nos biens les plus chers", se désole Tom Nunan, fondateur de la maison de production Bull's Eye Entertainment.

Le 4 décembre 2012, les grandes lettres d'Hollywood en Californie.
Le 4 décembre 2012, les grandes lettres d'Hollywood en Californie.

Ces 15 dernières années, la production de films a chuté de près de 50% en Californie, berceau du cinéma mondial.

L'an dernier, la part de cet État de l'Ouest américain sur les 25 plus grosses productions de l'année ne représentait que 8%, hors films d'animation.

Le prochain Star Wars se tourne à Londres, Lucy de Luc Besson s'est tourné à Taïwan et à Paris, November Man avec Pierce Brosnan à Zagreb, etc.

Or ces tournages représentent une véritable manne pour les économies locales : l'an dernier, les 108 plus gros films ont généré dans le monde "7,6 milliards de dollars de dépenses et des dizaines de milliers d'emplois à hauts salaires", souligne Film LA.

Offensive canadienne

Et ce, sans compter les milliers d'heures d'émissions et les séries télévisées. L'an dernier, 21 des 23 nouvelles séries de grande audience ont été filmées hors de Californie.

Le producteur Tom Nunan, le 11 juillet 2008 à Beverly Hills, en Californie.
Photo : AFP/VNA/CVN
Le producteur Tom Nunan, le 11 juillet 2008 à Beverly Hills, en Californie. Photo : AFP/VNA/CVN

C'est le Canada qui, le premier, a déterré la hache de guerre en lançant un programme de crédit d'impôts très avantageux qui représentait au final 40% du budget d'un film.

"On s'était habitué à l'idée que si on voulait qu'un film se fasse, il fallait aller au Canada", remarque Tom Nunan.

L'exemple canadien a rapidement été imité et 40 États américains et une dizaine de pays ont aujourd'hui leur système, même si les tournages se partagent réellement sur une dizaine de lieux dans le monde.

Les cadeaux fiscaux ne suffisent pas : il faut aussi offrir les costumiers, décorateurs, maquilleurs et autres corps de métier formés au niveau d'exigence d'une production hollywoodienne.

Les États-Unis restent le premier pays accueillant les tournages de grosses productions américaines (70 sur 108 recensées l'an dernier), devant le Canada (15), le Royaume-Uni (12). La France n'en a accueilli qu'une.

En termes de métropoles, Londres a pris la tête du classement mondial et accueille notamment 8 des 10 plus grosses productions du moment grâce à ses studios dernier cri comme ceux de Pinewood, suivi par Vancouver, New York et Paris.

Même au cœur des États-Unis, la Californie est désormais distancée par la Louisiane qui a accueilli 18 des 108 plus gros films l'an dernier, et se trouve talonnée par la Géorgie ou New York.

La Grosse Pomme a notamment réussi à attirer 29 importantes séries télé l'an dernier, contre seulement sept 10 ans plus tôt, démontrant l'efficacité de sa politique fiscale en matière de film.

Face à cette déconfiture, la Californie a décidé de contre-attaquer en triplant ses crédits d'impôts pour le cinéma, qui vont grimper à 330 millions de dollars par an contre 100 millions par an auparavant.

Cette volonté de reconquête s'est fait immédiatement sentir : au troisième trimestre cette année, les productions télévisuelles dans la Cité des Anges ont bondi de 31% sur un an.

AFP/VNA/CVN

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