Hollande, chantre de l'optimisme et avare d'annonces, promet un gel des impôts

François Hollande s'est évertué jeudi soir 6 novembre sur TF1 et RTL à restaurer l'optimisme de ses compatriotes avec quelques annonces sur l'indemnisation des chômeurs proches de la retraite ou le gel des impôts, tout en reconnaissant des "erreurs" politiques ou dans sa vie privée.

Lors d'un face à face sans précédent depuis 2012 avec les Français, en "prime time", le chef de l'État a promis, face au ras-le-bol fiscal, qu'il n'y aurait aucun impôt supplémentaire pour "qui que ce soit" à partir de 2015.

Sur le front de l'emploi, le grand échec de la première moitié de son quinquennat, il a admis avoir commis une "erreur", promettant dès 2013 l'inversion de la courbe ascendante du chômage, et confirmé qu'il ne se représenterait pas en 2017 s'il ne reculait pas d'ici là.

François Hollande sur le plateau de TF1 à Aubervilliers, le 6 novembre
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si j'ai pu faire des erreurs, je les reconnais", a aussi concédé le président, interpellé sur sa vie privée. Mais "il y a une intimité à respecter", a souligné le chef de l'État, refusant la "vulgarité".

"La réalité est dure pour beaucoup de nos concitoyens, brutale dans le monde", a-t-il reconnu, évoquant les guerres ou le terrorisme. Ainsi, a-t-il confié, l'assassinat d'Hervé Gourdel, l'otage français décapité en septembre en Algérie par des jihadistes, restera comme "le pire jour de mon quinquennat".

Cravate soigneusement nouée et costume bleu nuit sur une chemise blanche, François Hollande se considère désormais comme "un être normal", à défaut d'être le président "normal" de sa campagne. "Je dois avoir le cuir tanné, je dois être serein, je dois avoir du sang-froid", a affirmé le président, qui a répondu durant 1h45 à un flot de questions tous azimuts créant parfois la confusion.

Pour la deuxième moitié de son quinquennat qui s'ouvre avec cette émission, il a promis d'aller "jusqu'au bout" pour "réformer" la France, sans pour autant multiplier les annonces.

M. Hollande s'est permis une mise au point à l'égard de son Premier ministre Manuel Valls, qui "applique la politique" que le chef de l'État a lui-même fixée. Comme un clin d’œil au "je décide, il exécute" de Jacques Chirac visant Nicolas Sarkozy le 14 juillet 2004.

Contredit par une chef d'entreprise

Lors de son second face-à-face et tandis qu'il se félicitait d'avoir "mis le paquet" pour simplifier la vie administrative des entreprises, il a été vivement contredit par une chef d'entreprise. "La machine à complexifier n'est pas arrêtée du tout", a-t-elle lancé.

Très critique aussi, un jeune homme originaire des quartiers nord de Marseille et sans emploi malgré une capacité en droit, a asséné : "Le modèle universitaire en France est en panne".

Intitulée "En direct avec les Français", cette émission spéciale s'était ouverte sur une question sur la mort le 26 octobre du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, tué lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn). Les résultats d'une enquête "diligentée par le ministre de l'Intérieur" seront connus "d'ici huit jours", a-t-il annoncé.

Quant à sa candidature à un second mandat, elle reste hypothétique. Ce n'est "pas une question que je me pose", a-t-il assuré, enchaînant sans détour : "Vous avez vu l'état de la popularité qui est la mienne !"

En attendant et pour relancer l'économie, il s'est dit "favorable" à une candidature de Paris à l'organisation des JO de 2024 et de la France pour l'exposition universelle de 2025.

AFP/VNA/CVN

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