>>Hanoi : exit les marchés intra-muros
Ces marchés vétustes seront remplacés ... |
10h00 au marché de Tân Ðinh, un grand marché situé dans le 3e arrondissement à Hô Chi Minh-Ville. Pour la plupart des commerçants, l’heure n’est pas à l’euphorie. Les clients se font rares. Et pourtant, l’on est seulement au début de la journée... «Le nombre de clients connaît une forte baisse depuis l’an dernier. En partie à cause des difficultés économiques qui obligent les habitants à se serrer la ceinture, mais surtout de la vétusté du marché», confie une vendeuse de tissus.
La situation est aussi peu reluisante au marché de Bà Chiêu (arrondissement de Bình Thanh), l’un des plus grands marchés de la ville. «Le marché est en mauvais état et n’est pas à la hauteur de sa stature. Chaque saison des pluies nous angoisse, nous les commerçants, en raison non seulement des odeurs fétides, mais aussi de la stagnation des eaux un peu partout, ce qui gêne à la fois les acheteurs et les vendeurs», explique une vendeuse de fruits.
Même son de cloche dans d’autres grands marchés de Hô Chi Minh-Ville tels que Bình Triêu (arrondissement de Thu Ðuc), Lò Than (8e arrondissement), Hoàng Hoa Thám (Tân Bình) ou Phú Nhuân (arrondissement homonyme)... «Les ventes dans les marchés traditionnels de la ville ont chuté d’environ 10% par rapport à la même période de l’an dernier, en raison surtout de leur vétusté», reconnaît la directrice adjointe du Service de l’industrie et du commerce de Hô Chi Minh-Ville, Lê Ngoc Đào. Au marché de Thi Nghè, arrondissement de Bình Thanh, la baisse atteint même de 30-40%, d’après un représentant du marché.
Selon le Service municipal de l’industrie et du commerce, la mégapole du Sud compte actuellement 243 marchés tradi-tionnels, dont 65% considérés comme vétustes. La ville envisage d’en démolir 37 et d’en construire 5 autres d’ici à 2015.
Commerce de proximité : des marchés aux supérettes
Toujours selon le Service municipal de l’industrie et du commerce, dans les trois ans qui viennent, la ville développera un réseau de supermarchés et supérettes, notamment au sein des quartiers résidentiels.
... par des supermarchés et centres commerciaux. |
En 2015, la ville devrait compter 240 supermarchés, soit 77 de plus qu’actuellement. Quelque 360 supérettes de Co.opfood, Satrafood, Foodcomart, Vissan, G7Mart, Minimart, Citimart... verront le jour, portant leur nombre à plus de 560. «Ce type de magasins connaît actuellement une croissance rapide dans les zones résidentielles, industrielles et périphériques, car ils répondent aux besoins des habitants en matière de commerce de proximité», considère Lê Ngoc Đào.
De plus, Hô Chi Minh-Ville disposera de 122 centres commerciaux, contre seulement 24 aujourd’hui. Depuis 2011, de grandes chaînes de magasins et de supermarchés modernes ont débarqué au Vietnam comme le japonais Aeon, le sud-coréen E-Mart, le hongkongais (Chine) Dairy Farm, l’allemand Metro Cash & Carry... «D’ici 2020, la plupart de ces groupes envisagent de s’implanter partout dans le pays», informe la chef adjointe du Service de l’industrie et du commerce de Hô Chi Minh-Ville.
Au dire d’experts, bien que la situation économique du Vietnam reste difficile, son marché de la vente au détail est très prometteur car la valeur des marchandises circulant par le biais du réseau de la grande distribution (supermarchés, hypermarchés, centres commerciaux) n’y représente que 20%.
Pas étonnant donc que les investissements des grands groupes étrangers ont connu ces derniers temps une croissance rapide et la tendance s’accélérera ces prochaines années. Cela permet non seulement aux entreprises nationales et étrangères de renforcer leur compétitivité, mais profite encore aux consommateurs. Une bonne occasion pour les fabricants nationaux, en particulier de produits agricoles et/ou alimentaires, de trouver des débouchés auprès des grands groupes étrangers.
Huy Quang/CVN