Hô Chi Minh-Ville : les SDF priés de plier bagage

Les sans domicile fixe (SDF) et autres mendiants peuvent parfois constituer un facteur de troubles à l’ordre public. Pour s’en prémunir, Hô Chi Minh-Ville envisage de renforcer la gestion des sans-abris dans les lieux publics, sans oublier le travail de réinsertion professionnelle, vital.

Dans le Centre de soins des personnes âgées en situation difficile de Thi Nghè, Hô Chi Minh-Ville.


Le Comité populaire de la mégapole du Sud vient de publier une décision selon laquelle à partir du 28 décembre, les organismes compétents de la ville auront le devoir d’envoyer les SDF vivant dans les lieux publics aux Centres de protection sociale.
Le Centre de soins psychiatriques et le Centre d’assistance sociale- qui dépendent du Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales de la ville - sont chargés de procéder à la gestion, à la sélection de ces personnes avant de les placer en soins ou de les renvoyer dans leur localité d’origine. Selon Lê Chu Giang, chef du Bureau de la protection sociale (Service municipal du travail, des invalides de guerre et des affaire sociales), les SDF ont essentiellement «élu domicile» dans les arrondissements de Tân Binh, Binh Thanh et, en centre-ville, les 1er, 2e et 3e arrondissements.
Afin de mieux rassembler toutes ces personnes, le Centre de protection sociale de la ville renforcera ses inspections sur le terrain 24h sur 24 ainsi que  son standard téléphonique (Tel : 08 35 53 32 58) destiné à recevoir les informations données par les habitants.
Sans mobilisation, point de salut

Hua Ngoc Thuân, vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, fait savoir que le dispersement des rassemblements de mendiants et SDF vivant dans les lieux publics est une des tâches régulières dans le maintien de l’ordre public de la ville.
L’option est de renforcer les activités de communication et de mobilisation auprès des habitants pour qu’ils arrêtent de donner de l’argent directement aux mendiants et SDF vivant dans les lieux publics. Il est de loin préférable de soutenir les fonds caritatifs des organisations humanitaires. Selon les règlements de Hô Chi Minh-Ville, les SDF peuvent être envoyés dans les 16 centres de protection sociale de la ville pendant trois mois au maximum. Période au cours de laquelle ils bénéficieront de cours d’apprentissage pour pouvoir s’intégrer après leur renvoi dans la localité d’où ils sont issus.

Depuis le 28 décembre 2014, les SDF vivant dans les lieux publics de Hô Chi Minh-Ville sont envoyés aux Centres de protection sociale.


En parallèle au financement de l’État, la ville a mobilisé d’autres ressources - humaines comme matérielles - et encouragé les habitants, organisations sociales à aider les Centres de protection sociale dans les soins ou dans la formation professionnelle de ces personnes en grande difficulté. Lê Chu Giang ajoute que la plupart des itinérants vivant dans les lieux publics à Hô Chi Minh-Ville viennent d’autres provinces, la plupart du temps voisines. Après vérification de leur adresse, ils seront renvoyés dans leur localité d’origine. Pour mettre fin à ce problème, les localités doivent renforcer les activités de communication, sans oublier le travail de mobilisation et la gestion. Les localités doivent par ailleurs mieux appliquer les politiques de protection sociale, l’optique étant d’améliorer les conditions de vie des habitants et de limiter ainsi l’exode rural.
Une décision soutenue par beaucoup
«Nous soutenons l’option de la ville selon laquelle les habitants et les bouddhistes sont encouragés à remettre de l’argent aux fonds philanthropiques et non plus directement aux mendiants», exprime le bonze Thich Thiên Tanh, chef adjoint du comité permanent de l’Église bouddhique de Hô Chi Minh-Ville. Et d’ajouter que les SDF et autres mendiants vivant dans les lieux publics de Hô Chi Minh-Ville viennent essentiellement d’autres provinces. «Plusieurs font montre d’aucune volonté de s’en sortir et attendent que +tout leur tombe tout cru+. Certains vont même jusqu’à revêtir l’habit de moine pour faire l’aumône !», s’indigne-t-il.
Pour Lê Van Thành, chef du Bureau de la culture et de la société de l’Institut d’études et de développement de Hô Chi Minh-Ville, cette politique consistant à envoyer les SDF dans les établissements de protection sociale illustrent la préoccupation de la mégapole du Sud de mettre fin à ce genre de pratiques.
Cette opération requérant du temps et de l’argent, les résultats risquent de se faire attendre, faute de fonds suffisants. Autre problème : les mauvaises conditions d’hébergement dans les centres de protection sociale qui rebutent de nombreux mendiants et SDF. Enfin, Hô Chi Minh- Ville est la destination préférée des personnes défavorisées des provinces avoisinantes, avec pour résultat un afflux toujours plus important de ces aspirants à une vie meilleure qui, souvent, déchantent une fois sur place.
Cependant, avec l’objectif d’«édifier une vie civilisée», la ville continue d’investir pour prodiguer soins, éducation et formation professionnelle à ces hommes et ces femmes qui, faut-il le rappeler, ont les mêmes droits que leurs concitoyens.

Huong Linh/CVN

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