>>Haute couture à Paris : l'extravagance chic de Schiaparelli
Le noir, d'abord et avant tout. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur les ondulations limpides de l'"Agnus Dei" de Samuel Barber, les mannequins en sandales plates semblaient glisser sur le podium de bois minimaliste installé sous les fenêtres du studio de création de la griffe.
Alors qu'une légère brise soulageait enfin la ville éternelle plongée dans la canicule, les créateurs Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli ont proposé un voyage à travers "une Rome mystérieuse, païenne et ecclésiastique, sensuelle et rigoureuse, noire et séduisante".
Le noir, d'abord et avant tout. En longues robes posées sur des silhouettes hiératiques, en capes monacales mais aussi en transparences presque coquines.
Puis arrivent une toge rouge et d'autres déclinaisons de la couleur fétiche de la maison italienne. Et de riches brocarts aux tonalités de vert et d'orange sombres. Avant que le noir ne reprenne le dessus.
La sobriété n'empêche pas le raffinement, distillé avec des broderies de fil métallique et des bijoux-fragments ornant jusqu'aux cheveux à peine tressés. Certaines robes ont nécessité des centaines d'heures de travail, avec un record pour une robe-cape courte de brocarts aux motifs géométriques porphyre, noir et or, dont la réalisation a pris 2.500 heures.
À 83 ans, Valentino, considéré par les Italiens comme le "dernier empereur de la mode", était au premier rang, au côté de l'actrice Gwyneth Paltrow. Installé en 1968 dans le Palazzo Mignanelli, il a habillé pendant près d'un demi-siècle le Gotha féminin international, d'Ava Gardner à Sharon Stone, de Jackie Kennedy à la Reine Rania de Jordanie, avant de passer la main en 2008.