Tous les week-ends, l'hippodrome de Phú Tho est envahit par une foule de passionnés et de curieux. "J'aime me rendre ici pour les passionnantes courses de chevaux mais aussi car il est facile de rencontrer du monde. Entre amateurs, l'ambiance est détendue et amicale", confie Nguyên Van Tài, qui réside dans le 11e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville.
Passion pas facile à vendre
Comme dans toutes les disciplines, les courses de chevaux comptent leurs nombreux aficionados. Plusieurs riches achètent et élèvent des chevaux, pour des sommes très élevées. Tout est alors question de fierté et de prestige lorsque le noble équidé prend part aux diverses courses. "Les propriétaires doivent consacrer beaucoup d'argent pour l'élevage, l'alimentation, les soins. Et ils ne sont même pas sûr de remporter un prix", avoue l'un d'entre eux. D'après un entraîneur, chaque cheval coûte dans les 20.000 dollars, selon les époques et leur état.
L'argent ne fait pas tout. Il faut aussi connaître les spécificités de ce sport, savoir choisir le bon cheval et privilégier ceux ayant déjà reçu des distinctions. D'ailleurs, pour la majorité des riches, l'argent ne compte pas, mais la passion. Aussi achètent-ils de nouveaux chevaux mais rarement les revendent.
L'hippodrome de Hô Chi Minh-Ville connaît depuis quelque temps 2 nouvelles terreurs. La première se nomme Ly Hông Niên et appartient à Truong Thi Thanh. La saison dernière, il s'est classé premier à 7 reprises et deuxième 9 fois. La seconde est baptisée Anh My, propriété de Duong Tuân Thanh. Sans véritable adversaire, il gagne régulièrement les courses.
Une vie consacrée au cheval
Originaire du quartier Ðuc Lâp Ha, province de Long An (Sud), Lê Van Bay vit depuis ses 6 ans avec les chevaux. Entraîneur confirmé, il est reconnu pour ses techniques d'entraînement des jockeys et ses connaissances sur les équidés. Du haut de ses 70 ans, il est une des icônes de l'hippodrome, toujours coiffé de son grand chapeau conique et au bord de la piste à encourager les chevaux.
Autre acteur de ce monde un peu part, les jockeys qui sont souvent des enfants de 10 à 15 ans ayant abandonné les études pour suivre cette voie. Ils n'ont souvent que de 3 à 5 ans d'ancienneté dans le métier et pour seul avenir les courses. Car loin des millions des nouveaux riches propriétaires, gravite autour des champs de course toute une armée de passionnés tentant de survivre dans ce milieu. En témoigne Nguyên Van Bé qui, à 70 ans, doit exercer plusieurs métiers pour s'occuper de sa famille. Malgré toutes les difficultés rencontrées, il n'a jamais pu se résoudre à abandonner sa passion. "Je ne regrette pas du tout mes choix. Je vis pour les chevaux", s'en réjouit-il.
Lê Thuong/CVN