" />
Grippe: à l'hôpital de la Timone à Marseille, "on est sous tension"

Aux urgences de la Timone, dans un ballet incessant de brancards, le personnel soignant se presse le 11 janvier auprès des patients qui attendent d'être pris en charge. Allongées, parfois sous perfusion, ce sont surtout des personnes âgées qui affluent depuis le début de l'épidémie de grippe, il y a près de cinq semaines.

>>Grippe aviaire : l'abattage des canards étendu à 187 communes en France

>>La grippe tue 13 résidents d'une maison de retraite à Lyon

Aux urgences de l'hôpital de la Timone, le 11 janvier à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

"On est à 240 patients par jour, on est monté à 300 pendant les vacances de Noël", déclare le Dr Pierre Michelet, responsable des urgences adultes à l'hôpital de la Timone. "La situation est très tendue mais nous ne sommes pas débordés", affirme-t-il.

Le plus grand centre hospitalier de la région Paca semble en effet avoir fait des progrès par rapport à l'épidémie qui avait éclaté en 2014.

"On fait face mieux qu'il y a deux ans, notamment grâce à l'ouverture de l'IHU", un institut des maladies infectieuses qui a ouvert mi-décembre et qui prend en charge les patients à risque contagieux.

Cela a permis de mettre à disposition du personnel et des lits supplémentaires et a contribué à désengorger les autres services de médecine. 50% des patients de l'IHU sont actuellement victimes de la grippe ou de ses complications, avec une moyenne d'âge de 85 ans.

"Le fait d'être spécialistes c'est un plus. Dans la grippe un grand nombre de décès sont liés à la surinfection, et grâce à nos tests, nous pouvons administrer des antibiotiques forts, de manière précoce", observe le Dr Matthieu Million, directeur de l'IHU.

Certaines chirurgies reportées dès décembre

La Timone fait partie des 13 établissements de la région à avoir "déclaré un plan hôpital en tension", selon un communiqué de l'ARS publié le 11 janvier. "Beaucoup de notre personnel a écourté ou annulé ses vacances pour faire face, certains sont même revenus travailler, malades (...), la salle de déchoquage (où l'on prend en charge les cas les plus urgents) est pleine à craquer", raconte le Dr Michelet, qui déplore un "manque de lits de réanimation" et un "contexte économique compliqué".

Un patient âgé aux urgences de l'hôpital de la Timone, le 11 janvier à Marseille.

Une dame qui accompagne son père âgé et fait les cent pas dans la salle où il attend de se voir attribuer un lit, affirme avoir entendu des patients se plaindre des longues heures d'attente et du froid dans les couloirs.

Face à l'appel formulé le 11 janvier par la ministre de la Santé Marisol Touraine à "libérer des lits" dans les hôpitaux, le directeur de la Timone Bastien Vial affirme avoir, "dès le mois de décembre (...), reporté certaines chirurgies" et "régul(é) au mieux la disponibilité en lits".

Au sein de l'IHU, 16 nouveaux lits devraient être mis à disposition dès la semaine prochaine, portant à 66 le nombre de patients pouvant être pris en charge au sein de cette structure.

Cette épidémie de grippe nationale a ravivé le débat autour de la vaccination obligatoire pour les soignants, supprimée en 2006. À la Timone, "plus de 50% du personnel est vacciné mais ce n'est pas suffisant", déplore le Dr Michelet. "Il faut réfléchir à une contrainte plus ou moins ferme pour la vaccination", souligne-t-il.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top