Grèce : accord avec les créanciers puis élections en vue pour le gouvernement Tsipras

Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras, arrivé au pouvoir il y a six mois, échappera difficilement à de nouvelles élections pour regagner une majorité parlementaire lui permettant d'appliquer l'accord avec les créanciers du pays, dont les négociations sont "dans la dernière ligne droite".

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"Des élections sont probables à l'automne", a déclaré le 5 août la porte-parole du gouvernement Olga Gerovasili alors que le scénario de législatives anticipées ne cesse de se préciser depuis quelques semaines.

"Cela dépendra surtout de la stabilité de ce gouvernement dans la période à venir", a ajouté la porte-parole.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une interview le 14 juillet à Athènes.

La priorité du gouvernement reste dans l'immédiat la conclusion d'un accord final avec les créanciers (UE, BCE, FMI, MES) sur un troisième prêt au pays, de plus de 80 milliards d'euros, que le gouvernement a jugé le 5 août "totalement faisable" avant le 20 août.

Alexis Tispras et ses ministres sont tombés d'accord sur ce point après avoir fait, lors d'une réunion, le bilan des dernières rencontres avec les créanciers.

Les discussions "sont dans leur dernière ligne droite", avait affirmé un peu plus tôt le Premier ministre.

Des négociations sont en cours au plus haut niveau à Athènes depuis une semaine et l'optimisme semble régner, comme rarement après six mois de relations chaotiques.

Le 5 août, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un entretien, a dit croire à la possibilité d'un accord final ce mois-ci, "de préférence avant le 20 août", date d'un important remboursement d'Athènes à la Banque centrale européenne (BCE).

"Nous sommes confiants dans le fait d'être très proches d'un texte final", a fait écho Mme Gerovasili.

Les rendez-vous du Hilton

C'est lui qui tous les jours rejoint à l'hôtel Hilton, où ils résident, les chefs de mission pour la Grèce des quatre institutions créancières afin de passer en revue l'ensemble des sujets qui conditionnent l'accord : recapitalisation des banques, privatisations des actifs publics grecs, réforme des retraites, du marché du travail, objectifs budgétaires des années à venir.

Selon le quotidien libéral Kathimerini, des questions restent ouvertes sur le fonctionnement du nouveau fonds chargé des privatisations, le calendrier de suppression des retraites anticipées, les prévisions de récession et de déficit primaire pour 2015, la gestion des créances douteuses qui plombent les banques.

"Il reste trois ou quatre sujets en discussion", a confirmé le ministre à la sortie de sa réunion du jour, citant le calendrier des réformes et la liste des privatisations, tandis que la recapitalisation des banques devra avoir lieu "avant la fin de l'année", mais sans ponction sur les dépôts des épargnants, a-t-il assuré.

Les banques ont de nouveau été malmenées à la bourse d'Athènes, perdant 27% sur la séance, à peine moins que le 4 août et le 3 août jour de réouverture de la bourse qui avait fermé cinq semaines dans le cadre du contrôle des capitaux instauré par le gouvernement.

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé inchangé le 5 août ses prêts d'urgence (ELA) en faveur des banques grecques, et ce pour les deux semaines à venir, ce qui pourrait signifier que le maintien du contrôle des capitaux a freiné la vague de retraits bancaires.

Mais ce nouveau prêt comprend "des pierres d'achoppement", a aussi reconnu Alexis Tsipras qui a promis de batailler sur "un calendrier et un cadre de mise en oeuvre qui répartira équitablement les charges".

Pour cela, le Premier ministre de 41 ans, toujours populaire auprès de l'opinion publique, avait dit la semaine dernière être prêt à des élections afin de regagner une majorité parlementaire qu'il a perdue depuis que plus de 30 députés de son groupe ont voté, les 15 et 22 juillet, contre les premières réformes demandées par les créanciers de la Grèce.

AFP/VNA/CVN

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