Le pilote de Yamaha, Jorge Lorenzo (droite), vainqueur du GP de Qatar avec son coéquipier Valentino Rossi, le 7 avril à Doha. Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'issue de son premier Grand Prix sur une M1 depuis 2010 après deux saisons catastrophiques chez Ducati, l'Italien Rossi a réalisé une course exemplaire, bataillant comme aux plus beaux jours et venant à bout, dans les derniers tours, des deux pilotes officiels Honda, Marc Marquez et Dani Pedrosa dans cet ordre.
Un ordre qui a de l'importance puisque Marquez, tout juste 20 ans, champion du monde 2012 en Moto2, disputait sa première course dans la catégorie reine alors que son chef de file, Pedrosa, 26 ans, entame sa huitième saison au plus haut niveau.
"Avant la course, j'étais un peu nerveux mais j'ai terminé à 100% de mes possibilités", a commenté le jeune homme. Il fallait bien ça pour résister à Rossi, nonuple champion du monde, qui a dû s'y reprendre à deux fois avant de mater le prodige espagnol.
Dès le 1er tour, les pilotes s'étaient vite mis en action, comme si l'intersaison - le dernier GP 2012 à Valence datait du 11 novembre - avait paru bien longue. Lorenzo, une fois de plus en position de pointe sur un circuit qu'il affectionne et où il a gagné dans toutes les cylindrées, prenait un départ impeccable pour ne plus être rejoint au fil des 22 tours, ce qui représentait un sprint d'environ 120 km.
Rossi, parti de la 7e position, se retrouvait vite 5e puis 4e, passait même Dovizioso avant d'être rapidement repris par le pilote Ducati. Marquez, 6e temps, se lançait prudemment, reculait à la 8e place pour repasser 7e alors que le pilote tchèque Karel Abraham chutait.
L'élève Marquez dépasse maître Pedrosa
À l'issue du 1er tour, Rossi, un peu trop gourmand dans sa folle remontée, se retrouvait 7e après avoir dû élargir sa trajectoire. Cette faute minime l'obligeait à patienter longuement derrière l'Allemand Stefan Bradl (Honda) avant de se lancer à la poursuite des hommes de tête.
Devant, Lorenzo, qui disposait d'un écart d'une seconde sur Pedrosa au 1er tour, le portait à plus de 2 sec au 6e, puis à près de 4 sec à mi-course. Alors que le Catalan pouvait s'attrister de voir une fois de plus la victoire lui échapper sur ce circuit où il n'a jamais gagné, dans aucune catégorie, une nouvelle plus mauvaise encore l'attendait. Marquez, le pilote qu'il est censé aider dans la catégorie reine, devenait menaçant et le doublait sans coup férir à six tours de la fin !
On s'acheminait à ce moment-là vers une "victoire partagée", avec une Yamaha en tête mais deux Honda récupérant de gros points au Championnat constructeur. C'était sans compter sur Rossi, venu faire pencher la balance pour Yamaha en passant assez facilement Pedrosa, puis en devant insister un peu plus pour retarder l'échéance d'une première victoire de Marquez.
En Moto2 et Moto3, Pol Espargaro et Luis Salom ont permis à l'Espagne de gagner dimanche dans les trois catégories. Mais ce qui apparaissait comme un exploit il y a encore quelques années est désormais devenu extrêmement banal.
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