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Ce sera "difficile" de retrouver des survivants après la catastrophe de samedi 8 octobre, a confié lundi 10 octobre en fin de journée un membre de la Protection civile à Las Tejerias. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les autorités n'ont pas annoncé mardi 11 octobre de nouveau bilan depuis le dernier annoncé lundi 10 octobre en fin de journée par le ministre de l'Intérieur, Remigio Ceballos.
Ce sera "difficile" de retrouver des personnes encore vivantes après la catastrophe de samedi, confiait un membre de la Protection civile.
De dramatiques scènes s'enchaînent. Nathalie Matos, 34 ans, indique aux pompiers la pièce remplie de boue où elle pense que sa mère disparue de 65 ans se trouve.
"Je sais qu'elle est là", dit-elle. "Elle était seule (à la maison). Elle m'a appelé. Elle m'a dit : +Ma fille je me noie, l'eau est entrée, sortez-moi d'ici ! Sortez-moi ! Sortez-moi ! Sauvez-moi !"
"J'ai essayé de la rappeler, elle a répondu mais c'était du bruit...", poursuit-elle.
Cinq pompiers tentent de déblayer la boue avec des pelles. "Le chien a fait des signes ici, dans cette zone de ce qui était le salon et la cuisine. Ca coïncide avec l'indication donnée", explique un pompier.
Malgré les efforts, la recherche est vaine. "Je ne sais pas si je dois crier, je ne sais pas si je dois courir, je ne sais pas si je dois pleurer", se désespère Nathalie Matos.
À quelques mètres de là, une autre équipe travaille sur le site d’une maison emportée par la rivière en crue. Les voisins ont essayé de reconstituer un plan de l'habitation pour aider les secouristes.
"On est guidé par l'odeur (de décomposition des corps) et aujourd'hui on a senti cette odeur dans plusieurs maisons", expliquait un pompier, également sous couvert d'anonymat.
Lundi 10 octobre en fin de journée, les secouristes se montraient pessimistes. "Ca fait déjà deux jours et si elles (les victimes) ne sont pas mortes heurtées par des pierres et des branchages emportés par le courant, elles sont mortes d'hypothermie", précisait un membre de la Protection civile.
La rivière, dont le niveau est monté de plus de 6 m, a emporté des arbres, des voitures, des lampadaires, des pylônes de téléphone et des pans entiers de maisons, dont beaucoup avaient été construites dans des zones à haut risque. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tejerias renaîtra"
Le Venezuela a connu une saison des pluies peu commune, qui s'est prolongée pratiquement toute l'année en raison du phénomène La Niña. Le mois de septembre a été un mois record en précipitations et ces derniers jours des pluies diluviennes, attribuées en partie au passage de l'ouragan Julia plus au nord, se sont abattues sur le pays. Ces trois dernières semaines, 13 personnes sont mortes ailleurs dans le pays en raison d'inondations ou de glissements de terrains.
À Las Tejerias "il a plu en huit heures ce qu'il pleut en un mois", a indiqué dimanche la vice-présidente Delcy Rodriguez.
"Le Venezuela est toujours dans la saison des pluies. Cette année a été un peu atypique, avec des moyennes de précipitations un peu plus élevées dans certaines régions du pays", explique Angel Custodio de l'Institut de météorologie et hydrologie.
La rivière, dont le niveau est monté de plus de six mètres, a tout emporté sur son passage : arbres, rochers, voitures, lampadaires, pylônes téléphoniques et des pans entiers de maisons, dont beaucoup étaient construites dans des zones à risques. La ville de 50.000 habitants déborde sur les flancs des montagnes.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a décrété trois jours de deuil national, a visité la zone sinistrée lundi 10 octobre. "Nous devons poursuivre les recherches pour retrouver les disparus. La situation désespérée des familles est très douloureuse", a-t-il dit, promettant de reconstruire les maisons et les entreprises détruites.
"Tejerias se relèvera comme le Phénix, Tejerias renaîtra", a lancé M. Maduro.
Le glissement de terrain de Las Tejerias est la pire catastrophe naturelle du Venezuela depuis le début du siècle. En 1999, un important glissement de terrain dans l'État de Vargas, au Nord du pays, avait tué quelque 10.000 personnes.
Les autorités ont mis en place des hébergements pour sinistrés à Maracay, capitale d'Aragua, l'État où se trouve Las Tejerias, et ont annoncé la distribution de 300 tonnes de nourriture. Des centres de collecte ont également été mis en place dans tout le pays pour recueillir les dons.
AFP/VNA/CVN