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>>France: les autorités affichent leur fermeté face aux "gilets jaunes"
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Barricade improvisée par des "gilets jaunes" sur les Champs Elysées à Paris, le 24 novembre 2018. Photo: AFP/VNA/CVN |
Le président a exprimé sa "honte" face à ces incidents, dénonçant ceux qui ont "agressé" les forces de l'ordre et "violenté d'autres citoyens".
La journée a aussi été marquée par une passe d'armes politique, le gouvernement imputant les violences à des "séditieux" de "l'ultradroite" qui répondraient "à l'appel de Marine Le Pen". Les partis d'opposition, à droite comme à gauche, ont répliqué, lui reprochant de vouloir réduire le mouvement aux violences et de rester sourd aux revendications des manifestants.
106.301 "gilets jaunes" ont été recensés samedi à 17h00 dans toute la France, dont 8.000 à Paris, contre 282.710 au total samedi dernier à la même heure, a dénombré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, évoquant un "fort affaiblissement de la mobilisation".
Il y a eu au total 130 personnes placées en garde à vue. A Paris, 69 personnes ont été interpellées, selon un bilan de la Préfecture de police (PP) dans la soirée.
À Paris, "les dégâts sont faibles, ils sont matériels, c'est l'essentiel", a estimé M. Castaner. Quelques commerces ont également été dégradés, selon la PP. Au niveau national, le ministre a noté "deux types de manifestants": ceux, en province qui se sont mobilisés dans une ambiance "bon enfant" et ceux ayant commis des "actes graves" à Paris, mais aussi à Villefranche-sur-Saône (Rhône), où des violences ont eu lieu.
Il s'agissait de la deuxième grande journée de mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse des prix du carburant, les taxes et la baisse du pouvoir d'achat, une semaine après le début du mouvement.
La PP a dénombré 24 blessés à Paris, dont 5 dans les forces de l'ordre. Un policier a été brûlé à l'aine.
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Des "gilets jaunes" bloquent le péage de Muret, près de Toulouse, le 24 novembre 2018. Photo: AFP/VNA/CVN |
Dans la matinée, à l'appel des leaders informels de cette mobilisation, qui se revendique "populaire" et "apolitique", les manifestants, originaires de région parisienne ou de province, avaient convergé tranquillement vers le haut de la célèbre avenue, le bas de celle-ci (la Concorde et l'Élysée) étant protégé par un important dispositif de sécurité.
Quand la foule a tenté de pénétrer dans ce périmètre, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et repoussé les "gilets jaunes" avec des canons à eau. La situation s'est alors tendue: barricades de barrières de chantier dressées par des manifestants, jets de projectiles et de pavés par des petits groupes, feux tricolores arrachés, panneaux de signalisations couchés, échauffourées...
Jusque vers 21h00 la tension est restée vive sur l'avenue et aux alentours. Après minuit, le calme est revenu. La circulation a rouvert, en partie, sur l'avenue, d'abord en haut, malgré la présence de barricades, certaines encore fumantes, puis en bas. Une dizaine de camions de la propreté de Paris étaient prêts à nettoyer l'avenue, tandis que des pelleteuses enlevaient les barricades au milieu. Les forces de l'ordre étaient encore présentes, principalement en bas.
M. Castaner a diffusé sur Twitter une vidéo où on le voit sur le terrain dans la soirée saluer les forces de l'ordre et leur dire "merci".
Noyau dur de manifestants
Manifestation de "gilets jaunes", à Rochefort (Charente-Maritime) le 24 novembre 2018. |
Des actions ont également été menées en province. Les "gilets jaunes" ont ainsi manifesté à Lille, à Quimper, Angers, Bordeaux, Limoges, Rochefort, Tours. À d'autres endroits, ils étaient mobilisés sur des barrages filtrants, des opérations escargots (Orly par exemple), des opérations sur des axes routiers, notamment auprès de péages (opérations "péages gratuits") ou des zones commerciales.
Au Champs-de-Mars, seul endroit initialement autorisé par la préfecture, une centaine de "gilets jaunes" se sont rassemblés.
À part un noyau dur de manifestants, d'autres se voulaient plus pacifiques: "On n'est pas là pour casser du flic, on est venu pour que le gouvernement nous entende, qu'il entende son peuple. Ici on veut pas de politique, pas de syndicat. Nous dénonçons la violence des pseudo manifestants", a déclaré à l'AFP Laetitia Dewalle, 37 ans, porte-parole des "gilets jaunes" à Pontoise.
À Redon, en Ille-et-Vilaine, un automobiliste a tenté de franchir une intersection, faisant trois blessés. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés dans une zone commerciale à Englos près de Lille, à Calais, à Laon (Aisne)et à Langueux (Côtes d'Armor).
En place sur une opération péage gratuit à Beaumont, sur l'A4 dans le sens Paris-Metz, Mickael, porte-parole des "gilets jaunes" messins se dit "mobilisé autant pour ma grand-mère qui est retraitée que pour l'avenir de mon fils de 3 ans". A Paris, "on savait très bien qu'il allait y avoir de la casse, des débordements. Ce mouvement est né en région et ici ça se passe très bien avec les gendarmes et les services de l'État".
AFP/VNA/CVN