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Emmanuel Macron à l'Élysée le 27 novembre. |
Le chef de l'État a confié au ministre de la Transition écologique François de Rugy le soin de recevoir des représentants du mouvement, ce que ce dernier a fait dans la soirée, recevant pendant près de deux heures au ministère Eric Drouet et Priscillia Ludosky, deux des "porte-parole" d'une délégation mise sur pied lundi 26 novembre, qui en compte huit.
Lesquels sont ressortis plutôt remontés de la rencontre: "Les Français n'ont pas du tout été convaincus" par les annonces d'Emmanuel Macron, a lancé Eric Drouet, relayant un nouvel appel à manifester samedi prochain sur les Champs-Élysées. François de Rugy leur a dit pour sa part que son gouvernement était "prêt à organiser des débats dans tous les départements où les citoyens qui sont impliqués dans les +gilets jaunes+ pourront venir s’exprimer".
Le discours très attendu d'Emmanuel Macron avait été rejeté plus tôt dans la journée par plusieurs de ces Français en colère ainsi que par l'opposition, qualifié de "vide absolu" par Marine Le Pen, de "désespérant" par les Républicains, et jugé "hors-sol" par l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé la "totale soumission au lobby nucléaire" du président.
"Fin du monde" ou "fin du mois", "nous allons traiter les deux et nous devons traiter les deux", a assuré M. Macron lors d'un discours à l'Élysée pour la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie, en référence à la nécessité de concilier les enjeux climatiques et sociaux, pointée par l'ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.
Après dix jours de grogne des "gilets jaunes" contre la perte de pouvoir d'achat et la hausse des taxes sur les carburants, le président de la République a annoncé que leur fiscalité serait adaptée aux fluctuations des prix afin d'en limiter l'impact pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture.
"En cas de nouveau pic des prix, le gouvernement pourra décider de suspendre ou réduire la hausse de fiscalité intervenue en début d'année, pour ne pas aggraver inutilement la hausse déjà forte du prix à la pompe. En application de ce mécanisme, la hausse de la fiscalité aurait été suspendue entre juillet et octobre 2018, réduisant le prix à la pompe", a expliqué Matignon.
Le président Emmanuel Macron (3e à droite) lors d'une réunion sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie, le 27 novembre à l'Élysée, à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le chef de l'État a en outre annoncé une "grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale", rassemblant associations, élus et "représentants des gilets jaunes" pour, "dans les trois mois qui viennent", élaborer des "solutions", des "méthodes d'accompagnement".
Édouard Philippe est chargé de mener des consultations cette semaine pour définir l'organisation de cette concertation.
"Ceux qui disent que ce sont, au fond, toujours les mêmes qui font les efforts", "ont raison", a-t-il ajouté, fustigeant "40 ans de petites décisions" et les discours incitant "depuis des années" les Français à s'installer en périphérie des villes ou à rouler au diesel.
Mais si "nous devons entendre les protestations d'alarme sociale", ce sera "sans renoncer à nos responsabilités" car "il y a aussi une alarme environnementale", a toutefois réaffirmé le chef de l'État.