Theresa May appelle à l'union autour de l'accord de Brexit

La Première ministre britannique Theresa May a entamé lundi 26 novembre une offensive pour convaincre les députés britanniques de soutenir l'accord de divorce obtenu avec l'Union européenne, le "meilleur possible", selon elle, et le seul disponible.

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La Première ministre britannique Theresa May à Bruxelles, après un sommet européen qui a entériné l'accord sur le Brexit, le 25 novembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Au lendemain du sommet européen qui a scellé l'accord entre Londres et les 27 après 17 mois de négociations difficiles, Mme May a réuni son gouvernement pour resserrer les rangs, alors que plusieurs ministres mécontents de l'accord ont démissionné ces derniers temps.

Dans l'après-midi, c'est devant les députés, dont l'aval est nécessaire mais loin d'être acquis, qu'elle va défendre l'accord de retrait et la déclaration politique sur la future relation adoptés dimanche 25 novembre.

La dirigeante doit réaffirmer son "absolue certitude" qu'il "n'y a pas de meilleur accord possible" et appeler les parlementaires à le soutenir au nom de l'intérêt national, selon des extraits de son discours diffusés à l'avance. Un rejet serait "un retour à la case départ" qui "ouvrirait la porte à plus de divisions et d'incertitude", doit-elle aussi avertir.

Le numéro deux du gouvernement, David Lidingtion, a également mis en garde contre un rejet du texte. "Si l'accord échoue, la réaction des entreprises et des marchés sera négative, et il n'y a pas de garantie que nous trouverons une voie stable pour sortir de cette situation", a-t-il affirmé dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt.

La Bourse de Londres a bien accueilli l'accord, qui prévoit une période de transition initiale de 21 mois après la date de sortie officielle du 29 mars 2019 au cours de laquelle quasiment rien en changera entre les deux partenaires.

"Saut dans l'abîme"

Mme May a aussi reçu le soutien d'une partie de la presse britannique, dont le Times pour lequel même si l'accord n'est pas forcément bon, elle "a raison: la seule alternative est l'absence d'accord ou pas de Brexit".

"Choisissez le Brexit de May ou sautez dans l'abîme", écrit pour sa part le tabloïd Daily Mail.

En revanche, le Sun, pro-Brexit, a dénoncé une "capitulation" devant l'Union européenne tandis que le Daily Telegraph estime que l'accord ne reflète pas le vote des Britanniques.

Du côté des parlementaires Brexiters, tel l'ancien chef de la diplomatie Boris Johnson, l'accord est "un désastre" et une "humiliation" pour le Royaume-Uni qui demeure "un État satellite" de l'UE.

L'examen par les députés doit avoir lieu avant la pause parlementaire de fin d'année, qui démarre le 21 décembre, et probablement autour du 12 décembre, selon la presse britannique.

Or l'opposition travailliste emmenée par Jeremy Corbyn, les Brexiters purs et durs du Parti conservateur de Mme May et son remuant petit allié, le parti unioniste nord-irlandais DUP, clament qu'ils voteront contre, balayant ainsi sa courte majorité.

Selon une source européenne, la dirigeante conservatrice a reconnu devant ses interlocuteurs européens ce week-end qu'elle ne disposait pas d'une majorité en faveur de l'accord à ce stade mais a fait valoir qu'elle comptait convaincre les députés de son parti en agitant la menace que la moitié d'entre eux perdraient leurs sièges lors des élections législatives qui pourraient suivre un vote négatif.

Le Daily Mail affirme que pour les amadouer, certains députés se sont vus offrir d'être nommés à la chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique, où les postes sont à vie et confortablement rémunérés.

"Défi"

Faire approuver l'accord par le Parlement sera un "défi", a reconnu dimanche 25 novembre le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, mais "beaucoup de choses peuvent changer dans les deux semaines à venir".

Même si le Parlement vote pour son accord, les ennuis de Theresa May ne sont pas finis. La cheffe du DUP Arlene Foster, qui est résolument contre en raison du statut spécial accordé à l'Irlande du Nord pour éviter une frontière physique avec la République d'Irlande, a menacé de retirer son soutien au gouvernement si l'accord passe.

Theresa May s'est également lancée dans une opération de communication en direct avec ses concitoyens.

Elle a écrit dimanche 25 novembre une "lettre à la nation" aux accents solennels, qui appelle le pays à l'union nationale derrière l'accord, avec la perspective d'une "réconciliation" après des années de déchirement entre europhiles et eurosceptiques.

Selon la presse, elle devrait se rendre au Pays de Galles, en Ecosse et en Irlande du Nord cette semaine, et elle étudie la possibilité d'un débat télévisé avec Jeremy Corbyn.


AFP/VNA/CVN

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