>>Objectif: un million d’entreprises privées compétitives en 2020
>>Le secteur privé au cœur du développement
Le secteur privé est reconnu comme étant le moteur de l’économie nationale. Comment l’expliquez-vous?
Jusqu’à présent, le rôle du secteur privé a toujours été important dans le développement économique. Fort d’environ 700.000 entreprises et de plus de 5,2 millions de foyers commerçants, selon les chiffres fournis par le Département général de la fiscalité, il est identifié comme un moteur de l’économie du Vietnam. Ces dernières années, bien que l’économie nationale ait connu des changements, le secteur privé a tenu bon. Sa contribution de plus de 40% au Produit intérieur brut (PIB) national est supérieure à celles du secteur étatique et des entreprises à participation étrangère. Dans la production industrielle, il représente environ 30% de la valeur totale.
Sa part dans les investissements totaux pour le développement de la société devient de plus en plus importante. En effet, son apport de fonds témoigne d’une augmentation moyenne annuelle d’environ 10%. Raison pour laquelle, il a tendance à dépasser le secteur public en la matière. Le secteur privé crée le plus d’emplois pour la société, environ 1,2 million chaque année, et concentre plus de 51% de la population active du pays. Son développement contribue à résoudre l’un des grands défis du pays qu’est le surplus de main-d’œuvre.
La tour d’observation Landmark 81 SkyView à Hô Chi Minh-Ville, construite par Vingroup, la plus importante entreprise privée du Vietnam. |
Photo: VNA/CVN |
Le partenariat public-privé (PPP) est considéré comme une tendance inévitable. Ce modèle a-t-il une répercussion importante sur le développement du secteur privé?
Je pense que la plupart des secteurs d’affaires peuvent être assumés par les entreprises privées à condition que l’État ait une politique claire. Une série de services publics peut être transférée au secteur privé, tels que services administratifs, remise de certificats de pratique professionnel, etc. Selon moi, le PPP est un recours mobilisant des ressources non seulement financières mais également humaines pour que toute la société participe au développement socio-économique.
Actuellement, de nombreux projets PPP sont efficacement mis en œuvre à Hanoï et dans la province de Quang Ninh (Nord). Il nous faut donc changer notre conception sur le rôle de ce secteur. À l’étranger, cette formule PPP a eu beaucoup de succès, non seulement dans le développement d’infrastructures, mais aussi dans les industries. Nous avons pu nous renseigner sur les expériences de l’industrie américaine de semi-conducteurs. Lorsque cette industrie, assurée par le secteur privé, risquait de s’effondrer face au concurrent japonais, immédiatement, le gouvernement américain avait arrangé un “mariage” entre le Département de la défense et les entreprises privées de semi-conducteurs. Après, les États-Unis ont amélioré leur compétitivité et ont dépassé le Japon dans ce domaine. Le PPP, c’est l’union qui fait la force entre l’État et le secteur privé.
Ainsi, outre le processus d’action-narisation, l’État et le privé doivent aussi s’engager côte à côte pour le développement de certains secteurs importants de l’économie nationale. Mais pour réussir, ce modèle doit s’établir sur la base d’un cadre juridique transparent, garantissant l’équité et les intérêts des parties concernées.
Une équipe de jeunes programmeurs du groupe de technologies FPT. |
Photo: Danh Lam/VNA/CVN |
Cependant, vous avez affirmé à plusieurs reprises que ce secteur demeurait modeste. Cela empêche-t-il un rebond?
Oui, c’est vrai! Le secteur privé comprend deux composantes: entreprises privées et foyers commerçants. Parmi les 40% des contributions au PIB national, le premier ne représente que 7-8% du PIB alors que le deuxième, fort de 5 millions de ménages, représente le reste. Mais, ces foyers commerçants se trouvent encore en dehors de la Loi sur les entreprises. Ainsi, le contingent du secteur privé, juridiquement parlant, reste modeste. L’essence de l’économie privée est donc basée sur les ménages commerçants, autrement dit des mini-entreprises ou super mini-entreprises. On peut alors se demander pourquoi n’a-t-on pas encore officialisé ces petites entreprises familiales dans la loi, alors qu’elles représentent une grande partie du PIB national?
Autre remarque, je pense que notre calcul et notre conception restent encore différents des pratiques mondiales. À l’étranger, on inclut les entreprises à participation étrangère dans le secteur privé. Donc, à mon avis, il est nécessaire de recalculer la composition de ce secteur. Si l’on inclut 20% du PIB des entreprises à participation étrangère, la contribution du secteur privé atteindra 60%.
Vo Khuê - Linh Thao/CVN