>>GE Belfort : l'intersyndicale dénonce des "délocalisations en plein COVID-19"
Manifestation contre le projet de restructuration annoncé par General Electric, le 24 octobre. |
Le groupe américain, qui a racheté en 2014 la branche Energie d'Alstom, a annoncé courant septembre son intention de restructurer deux divisions en Europe : la branche "Hydro", installée notamment à Belfort et qui produit des équipements pour barrages, et l'activité "Grids Solutions" de réseaux électriques.
Le projet fait craindre la suppression de 753 postes en France, dont 89 à Belfort. Sous une immense banderole appelant à préserver "l'indépendance énergétique" et la "souveraineté industrielle" de la France, Philippe Petitcolin, délégué syndical CFE-CGC, a interpellé le gouvernement et dénoncé la stratégie "inadmissible" du groupe, transformant Belfort en "ghetto économique".
"Aujourd'hui, GE veut fermer l'entité hydroélectrique de Belfort, l'énergie renouvelable par excellence, qui peut être stockée avec les barrages", a-t-il déploré.
"Mais Belfort, c'est aussi la capacité d'installer des centrales électriques de tout type, gaz, charbon, nucléaire, renouvelables. Si on continue comme ça, demain ce seront des Chinois, des Indiens, des Turcs, qui vont maintenir notre parc" de centrales électriques, a-t-il mis en garde.
Devant la Maison du peuple, les interventions des délégués syndicaux ont été applaudies par les nombreux élus présents, de toutes tendances, parmi lesquels le maire (LR) de la ville, Damien Meslot.
"L'enjeu est national, il faut savoir si on veut une politique industrielle ou pas dans ce pays", a estimé l'élu auprès de l'AFP. "Nous demandons qu'un consortium autour d'EDF rachète la partie énergie d'Alstom qui a été vendue à General Electric, parce qu'on voit bien que General Electric va tout démanteler".
"Il faut que l'État intervienne", a-t-il insisté.
Une position partagée par Marie-Guite Dufay, présidente (PS) de la région Bourgogne-Franche-Comté.
"Ma responsabilité, c'est de tout faire pour que cette compétence, ce savoir-faire industriel reste, et pas de négocier le mieux possible pour qu'il y ait le moins d'emplois qui disparaissent", a-t-elle déclaré. "Il y a besoin que l'État sorte du bois et qu'il dise comment il voit l'avenir industriel à Belfort, avec ou sans General Electric".