Les emplois ont disparu, les Américains se transforment en patrons

L'économie est morose, l'avenir incertain, mais il en faut davantage pour décourager les Américains : il y a eu plus de créations d'entreprises que jamais ces derniers mois aux États-Unis, un mouvement nourri par un chômage massif et un financement aisé.

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Des supporters de Donald Trump assistent à un meeting le 17 août à Oshkosh, (Wisconsin).

"Ce n'est pas aussi surprenant que vous pourriez le penser", explique John Dearie, président et fondateur du Centre pour l'entrepreneuriat américain (Center for American Entrepreneurship).

"Les gens créent des entreprises parce qu'ils ont perdu leur emploi. Et parce qu'ils ont l'argent pour le faire", détaille-t-il.

Les taux d'intérêt sont en effet au plus bas, les banques enclines à prêter, et le niveau d'épargne a atteint un niveau très élevé, notamment grâce aux aides versées par le gouvernement.

Entre juillet et septembre, 1,6 million d'entreprises ont vu le jour dans le pays, de loin un record. La barre du million d'entreprises créées n'avait jamais été dépassée sur un trimestre.

"Me lancer"

Aux États-Unis, créer une entreprise apparaît souvent comme une évidence, et l'entrepreneuriat est même enseigné aux plus jeunes.

"La pandémie a vraiment encouragé les jeunes gens et les adultes à lancer leur entreprise. La raison est très simple: les gens ont perdu leur emploi", observe J.D. LaRock, à la tête de Network for Teaching Entrepreneurship, une organisation qui forme à l'entrepreneuriat, notamment des jeunes, dans douze pays. "Les gens voient que le monde change, et qu'il y a de nouveaux besoins", les concepts d'entreprises y répondent, explique-t-il.

Depuis que la pandémie a fait basculer l'économie, il a ainsi vu arriver "beaucoup, beaucoup d'adultes" avec une idée de longue date, qu'"ils n'avaient jamais eu l'opportunité ou l'argent pour lancer".

C'est le cas de Leland Lambert, 38 ans. "Au milieu du mois de juin, on m'a dit que j'allais être licencié", a raconté cet ancien responsable des opérations d'un centre d'accueil, qui vit à Salt Lake City, dans l'Utah.

Quand il a appris qu'il allait perdre son travail, il a finalement été "plutôt content". Au pied du mur, sans perspective de retrouver un emploi à court terme, il a enfin mis sur les rails l'entreprise de coaching personnel qui lui trottait dans la tête depuis des années.

"J'ai toujours rêvé d'aider les gens à donner le meilleur d'eux-mêmes (...). Mais voilà, j'avais un boulot, donc je me disais +je peux y réfléchir pendant mon temps libre+. Et puis j'ai perdu ce boulot (...) donc j'ai décidé de me lancer".

Pour affiner son projet, Leland Lambert a repris des études, pour six mois, au terme desquelles il n'exclut pas de devoir chercher un emploi à temps partiel si son entreprise ne décolle pas assez rapidement.


AFP/VNA/CVN

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