>>American Airlines remplit ses avions à plein et suscite les critiques
American Airlines a mis au chômage technique 19.000 employés début octobre. |
Chez American Airlines, la première société du secteur aux États-Unis, les recettes ont reculé au total de 73% de juillet à septembre, habituellement une période faste avec les vacances d'été, à 3,1 milliards d'USD.
Faute d'un accord sur une nouvelle aide au secteur du transport aérien à Washington, la société a mis au chômage technique 19.000 employés début octobre.
Quelque 20.000 salariés ont aussi décidé de partir en retraite anticipée ou de prendre un long congé sans solde. "Nous continuons de nous battre avec force à Washington pour rappeler dès que possible les membres de notre équipe en chômage technique", ont affirmé, dans une lettre adressée aux employés, le PDG Doug Parker et son lieutenant Robert Isom.
Républicains et démocrates discutent depuis près de trois mois de nouvelles mesures de soutien à l'économie, dont une prolongation des subventions accordées aux compagnies aériennes pour aider à payer les salaires. Mais les discussions restent pour l'instant dans l'impasse.
Les lignes intérieures ont mieux résisté que les lignes internationales: le revenu par passager par kilomètre parcouru a reculé de 61% aux États-Unis, de 93% dans le reste du monde.
Les appareils d'American étaient remplis en moyenne à 59% contre 86% l'an dernier. Pour le quatrième trimestre, la compagnie entrevoit une légère amélioration: elle anticipe une réduction de plus de 50% de ses capacités en moyenne, avec une capacité en baisse d'environ 75% sur ses vols internationaux.
Elle souligne avoir réduit le rythme auquel elle brûle des liquidités : elle a dépensé 44 millions d'USD par jour entre juillet et septembre, contre 58 millions en moyenne au deuxième trimestre.
Nouveaux licenciements?
Un appareil de la compagnie Southwest Airlines à l'aéroport Ronald Reagan de Washington. |
Le groupe a pris des mesures drastiques pour minimiser ses coûts et affirme avoir économisé 17 milliards de dollars en dépenses opérationnelles et d'investissements depuis le début de l'année, en réduisant le nombre de vols et d'avions en service. Il a aussi, entre autres mesures, conclu un accord avec Boeing pour reporter de deux ans la livraison, et donc le paiement entier, de 18 appareils 737 MAX. Sa perte ajustée par action, la référence à Wall Street, s'élève à 5,54 USD. Ce qui est un peu mieux que les 5,88 dollars prévus par les analystes. "Nous avons un long chemin à parcourir et notre équipe reste pleinement engagée et concentrée non seulement sur la gestion de la pandémie, mais aussi sur notre préparation au retour de la demande", a affirmé Doug Parker dans le communiqué.
SouthWest, la quatrième compagnie aérienne aux États-Unis, se veut aussi un peu plus optimiste pour la suite. "Nous sommes encouragés par de modestes améliorations des tendances du trafic de passagers hors voyages d'affaire depuis le ralentissement de la demande enregistré en juillet", a relevé son PDG Gary Kelly, tout en soulignant que les réservations devraient rester "fragiles" tant qu'un vaccin conte le COVID-19 n'est pas largement diffusé.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de SouthWest a plongé de 68% à 1,8 milliard d'USD. La compagnie, qui est parvenue jusqu'ici à éviter les licenciements, a prévenu que si Washington ne parvenait pas à un compromis sur de nouvelles aides et si les négociations avec ses syndicats n'aboutissaient pas, elle devrait procéder début 2021 à des mises au chômage technique.
AFP/VNA/CVN