Gaël Henry, les arts martiaux vietnamiens dans la peau

Le jeune Français Gaël Henry faisait partie du millier d’adeptes étrangers des arts martiaux vietnamiens à avoir fait le déplacement au Vietnam participer au dernier festival international qui leur est consacré. Cette 4e édition s’est déroulée dans la province centrale de Binh Dinh, berceau des arts martiaux vietnamiens.

Gaël Henry, les arts martiaux vietnamiens dans la peau.

Pratiquant depuis plus de dix ans, c’est donc la première fois que Gaël Henry - jeune ingénieur informaticien marseillais de 29 ans - se rendait au Vietnam, à Binh Dinh plus précisément, la terre originelle des arts martiaux vietnamiens. Récit d’une rencontre avec un adepte qui a su tracer sa voie.
Une rencontre originale
En 2002, Gaël a rendez-vous dans un dojo de Marseille avec un de ses amis, qui y pratique les arts martiaux. À peine arrivé, Gaël participe à un cours du grand maître Huynh Hùng Mai, à qui appartient le dojo, au détour d’une porte entrebâillée. Le coup de foudre est immédiat ! De retour chez lui, la démonstration du maître mettant hors d’état de nuire quatre adversaires bien plus imposants que lui le hante, fasciné par le spectacle qui lui a été donné de voir. Dès le lendemain après-midi, ni une, ni deux, il décide d’y revenir pour s’inscrire. Depuis cette date, il s’entraîne sans relâche au sein du dojo, sous l’œil bienveillant de son maître.
L’adaptation à son arrivée sur la terre originelle des arts martiaux vietnamiens a été un peu délicate les premiers jours, notamment à l’entraînement. Comme il le dit si bien : «La plus grande difficulté, c’est la différence importante sur le plan physique. Nous, les Occidentaux, sommes en général assez grands, ce qui fait que nous sommes intrinsèquement moins rapides et souvent moins souples que les Vietnamiens. Cela demande un travail d’adaptation. Cela dit, les méthodes +spéciales+ du maître Huynh Hùng Mai font que je prends de plus en plus de plaisir à pratiquer les arts martiaux vietnamiens».
Bien au-delà de la simple pratique
Avec le temps, cette discipline a opéré un grand changement en lui. À ses débuts, Gaël Henry pensait qu’il ne s’agissait que d’une discipline sportive d’autodéfense. Mais au fur et à mesure de ses progrès, il a découvert une discipline dépassant de loin ses attentes. Car, au-delà de la simple pratique, c’est toute une philosophie que l’on apprivoise à travers l’esprit martial, mais aussi avec l’apprentissage des traditions culturelles et historiques d’un pays dont il n’entendait jusqu’alors parler qu’au travers des médias.
Les mouvements et postures enseignés dans le Lao mai quyên et le Dôc lu huong, deux écoles spécifiques, sont ses favoris. Pour lui, certainement la meilleure voie pour tirer la quintessence de l’esprit martial d’un pays d’Extrême-Orient comme le Vietnam. Dans un vietnamien encore balbutiant, notre homme exprime : «Les arts martiaux vietnamiens sont parfaits. En les pratiquant, on peut nettement percevoir cette interaction qui lie le maître à ses élèves. En plus d’être bons pour la forme, les arts martiaux vietnamiens m’ont appris la maîtrise de soi».

Le 4e Festival international des arts martiaux vietnamiens au début du mois d’août à Binh Dinh a été une grande fête pour tous les passionnés d’arts martiaux vietnamiens. 


Pour l’anecdote, Gaël Henry est un grand supporteur de football. Mais détrompez-vous si vous pensez que Lionel Messi ou C. Ronaldo font partie de ses exemples à suivre. La seule personne à qui il voue une admiration sans borne n’est autre que son maître, Huynh Hùng Mai, et ce depuis qu’il l’a vu effectué sa démonstration un samedi après-midi de 2002. En dix ans de pratique sous sa tutelle, Gaël a emmagasiné un panel de techniques impressionnant, mais aussi la morale et la culture vietnamienne.
Son maître, son mentor
Pour lui, Huynh Hùng Mai est bien plus qu’un maître : c’est aussi un homme de culture, un mentor, qui a su lui inculquer les valeurs du peuple vietnamien. Le maître ne tarit pas non plus d’éloge sur son élève : «Henry a des dispositions naturelles pour la pratique des arts martiaux. Il veut toujours en apprendre davantage et s’intéresse à tout et à tout le monde». Gaël est aujourd’hui son assistant, chargé notamment de la trésorerie du dojo Van Lang.
Le maître Huynh Hùng Mai est arrivé en France en 1976. Mais c’est seulement en 1992, faute de ressources financières suffisantes qu’il a pu monter le dojo Van Lang afin de diffuser davantage les arts martiaux vietnamiens dans l’Hexagone. Depuis cette date, deux nouveaux établissements ont vu le jour dans le Midi de la France. Selon le maître Huynh Hùng Mai, si la France compte aujourd’hui de nombreux adeptes, c’est avant tout grâce aux valeurs martiales et humaines que cette pratique véhicule. C’est pour quoi, avant de s’attaquer à l’enseignement des techniques de combat à proprement parler, il faut d’abord apprendre aux élèves les origines et l’histoire de ces arts martiaux spécifiques. De plus, un bon pratiquant est quelqu’un doté d’un bon esprit martial, où humilité et maîtrise de soi sont les maîtres mots. Le cas échéant, cela signifie que son maître n’a pas su lui inculquer la substance de son art.
Le 4e Festival international des arts martiaux vietnamiens au début du mois d’août à Binh Dinh a été une grande fête pour tous les passionnés d’arts martiaux vietnamiens. L’occasion aussi d’un retour aux sources des pratiquants, maîtres, mais aussi chercheurs spécialisés dans ces disciplines des quatre coins du monde, ainsi qu’un immense sentiment de fierté pour Gaël Henry d’avoir pu y participer.

Diêu An/CVN

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