Les espoirs ont vite été douchés, à l’image de l’haltérophile Trân Lê Quôc Toàn qui échoue au pied du podium pour deux petits kilos ou encore du tireur Hoàng Xuân Vinh, 4e à seulement 0,1 point de la médaille de bronze... Rageant ! Pourquoi un tel désastre alors qu’objectivement, la délégation vietnamienne semblait armée pour mieux faire ?
Après la réunification du pays en 1975, le Vietnam a commencé à participer aux JO, la plus grande et prestigieuse fête sportive de la planète. À l’exception de Los Angeles en 1984, le pays a participé au total à huit éditions olympiques, Londres incluse.
Avant les JO de Londres, la gymnaste Hà Thanh s’est entraînée seule quatre mois durant |
Photo : CTV/CVN |
Les JO 2012 arrivent en 3e position en termes d’effectifs, avec 18 athlètes, derrière Moscou en 1980 (31 sportifs) et Pékin 2008 (21). Sauf que pour cette édition londonienne, tous les participants, sans exception, ont décroché leur qualification, sans invitation à titre exceptionnel qu’aucune ne soit délivrée. D’où cet optimisme… Qui plus est, pour la première dans l’histoire sportive du pays, le Vietnam concourait dans pas moins de 11 disciplines, dont cinq traditionnelles (athlétisme, natation, gymnastique artisti-que, lutte et haltérophilie). Auparavant, seuls les tireurs et les combattants en arts martiaux réussissaient à tirer leur épingle du jeu pour se qualifier.
Cela dit, ces progrès, indéniables, n’ont pas été suffisants au plus haut niveau. En sept éditions olympiques, le bilan du Vietnam est maigre, avec en tout et pour tout deux médailles d’argent. La première a été décrochée par la taekwondoka Trân Hiêu Ngân (- 57 kg) à Sydney en 2000 et la seconde à Pékin, par l’haltérophile Hoàng Anh Tuân (- 56 kg).
Quels enseignements à retirer ?
Selon Nguyên Hông Minh, qui a derrière lui plus de 40 ans d’expérience dans le sport de haut niveau - il a notamment été à la tête du Département des sports de haut niveau et de plusieurs éditions des SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) et des JO -, cette déception résulte de la mauvaise préparation des athlètes pour cette compétition, où le moindre détail peut faire la différence. Par exemple, la gymnaste Hà Thanh s’est entraînée seule quatre mois durant, et l’haltérophile Trân Lê Quôc Toàn n’a bénéficié d’infrastructures d’entraînement de qualité seulement quelques mois avant l’échéance...
M. Minh, estime que pour briller dans ces grandes compétitions internationales, il faut d’abord déterminer clairement les objectifs et investir en conséquence. Cela passe par de bonnes conditions d’entraînement et de récupération (infrastructures, logistique, suivi médical et nutrition…), ainsi que par une politique de dépistage des jeunes talents. Sans cette «professionnalisation», ce genre de désillusion risque de se reproduire.
Diêu An/CVN