L’équitation, un sport mal compris des Vietnamiens

Le Saigon Pony Club est le premier et pour l’instant l’unique club d’équitation du Vietnam. Nous nous sommes rendus au 38, ruelle 42, rue Lê Van Thinh, dans le 2e arrondissement, entre deux séances de dressage. Reportage.

Une cavalière et son poney trottent entre les obstacles après avoir fait le tour de l’enclos…puis s’arrêtent devant le coach.

Par un après-midi ensoleillé, une cavalière et son poney trottent entre les obstacles après avoir fait le tour de l’enclos… Puis s’arrêtent devant le coach, attentifs à ses conseils… Son nom est Amaury Le Blan. Coach et propriétaire du club d’équitation depuis cinq ans, dont l’adresse est 38, ruelle 42 de la rue Lê Van Thinh dans le 2e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Environ 15 ans plus tôt, ce Français a traîné ses valises jusqu’au Vietnam depuis la France, en passant par la Grande Bretagne et l’Australie.

Pour lui, l’équitation a toujours été son environnement et sa passion. Emmené et entraîné au poney club depuis qu’il a su marcher, il a pratiqué la compétition dès son plus jeune âge. Plus tard, c’était par un concours de circonstances qu’il devint moniteur en 2005. Cette année là, il entendu parler d’un petit poney club amateur au Vietnam, et c’est lorsqu’il rencontra le propriétaire de l’époque qui lui proposa d’enseigner, qu’il décida de s’y mettre. M. Le Blan a alors transmis son savoir aux élèves et son amour aux animaux tous les week-ends durant deux ans de façon bénévole, jusqu’à ce qu’il racheta le club et de le développer.

La plupart des élèves sont des étrangers

Aujourd’hui, le club compte 120 élèves réguliers et un personnel regroupant deux palefreniers, un jardinier, une comptable et une professeure. Chacun se relaie pour assurer l’ouverture tout au long de l’année : les cours continuent normalement cet été, tous les jours, sauf le mercredi. On y propose des formations pour tous niveaux (débutants au confirmés) pour un tarif de 400.000 dôngs/45 minutes. La seule condition est la limite de poids, puisque le club ne dispose que de poneys : les plus grands animaux au garrot mesurent 1m47, alors qu’on considère les chevaux à partir de 1m49. «Il n’y a pas beaucoup de chevaux au Vietnam», nous a dit M. Le Blan, d’autant que la plupart de ses animaux ont été achetés au Vietnam, dans les alentours de Hô Chi Minh-Ville, à Cu Chi (Sud), ou à Dà Lat (hauts plateaux du Centre).

Une petite élève du Saigon Pony Club sous la direction du coach Amaury Le Blan.
Photo : Louis Raymond/CVN

Le pied tout juste retiré de l’étrier, Nancy Yainee, élève du club, nous donne ses impressions avec le sourire : «La séance a été un peu difficile, je pense que c’était la moins bonne que j’ai faite depuis un bon moment». Installée à Saigon pour des raisons professionnelles, cette Américaine est inscrite au club depuis le mois d’avril 2011, et s’y entraîne régulièrement. «J’avais une jument quand j’étais plus jeune, mais j’ai dû la vendre car je n’avais plus le temps de m’en occuper. Ce club est l’occasion pour moi de renouer avec l’équitation et d’apprendre une nouvelle manière de monter». Pour Lê Anh Tu, Vietnamien qui a inscrit son fils de 10 ans aux cours pour débutant, «l’équitation est un moyen de devenir courageux, et de faire la même chose que ce que font les étrangers». La pédagogie et le sérieux sont les points de satisfaction pour les parents. Il sont aussi rassurés de voir leur progéniture accompagnée tout le long de la séance par l’entraîneur et les deux palefreniers, et ce dans la bonne humeur.

Très peu d’enfants vietnamiens sont pour l’instant inscrits au club : ils sont à peine dix. Les autres cavaliers en herbe sont des enfants d’expatriés. Quelle en est la raison ? «Peut-être est-ce dû à la différence entre la culture vietnamienne et les cultures occidentales. C’est un loisir particulier. On est exposé au soleil, à la poussière... », confie Le Blan. Mais lorsque nous lui demandons si l’équitation peut vraiment avoir sa place au Vietnam, il se montre toutefois confiant : «Il faudra du temps certes, mais cela a déjà marché en Thaïlande par exemple où maintenant une dizaine de clubs hippiques ont ouvert. Dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est aussi ! Alors pourquoi pas au Vietnam ?». C’est en tout cas tout ce que nous lui souhaitons.

Louis Raymond/CVN

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