En 2007, 113 cas de fusion-acquisition, d'une valeur totale de 1,8 milliard de dollars, ont été recensés au Vietnam, contre 38 (300 millions de dollars) en 2006. Au premier semestre 2009, cette valeur a atteint seulement 232 millions de dollars, soit une baisse de 51% en glissement annuel, malgré une hausse du nombre de cas par rapport au premier semestre 2008 (112 contre 54).
Pour Vu Ba Phu, chef adjoint du Département de gestion de la concurrence (ministère de l'Industrie et du Commerce), le nombre de cas de fusion-acquisition s'est réduit sous les effets de la crise financière mondiale et de la récession économique mondiale, mais la valeur des affaires augmenterait vers la fin d'année. Par ailleurs, la crise économique mondiale fait du Vietnam un marché attrayant pour les groupes étrangers, qui cherchent des opportunités de relance économique. Avec une croissance économique positive, le Vietnam est une destination de prédilection des investisseurs. Dans une conjoncture économique morose, le choix des investisseurs pour développer des affaires de fusion-acquisition se base sur plusieurs facteurs : politiques de développement, rythme de croissance économique...
Vers la création de groupes multisectoriels
Les institutions financières en Asie, notamment les Fonds d'investissement et les banques d'envergure, ont toutes planifié un plan de conquête du marché de la fusion-acquisition en Asie, dont le Vietnam et l'Indonésie, 2 destinations de choix. Aujourd'hui, ces activités restent à leurs balbutiements au Vietnam mais se développeront rapidement dans un ou 2 ans, estiment les experts. Y sont attendues des entreprises venues de divers pays et territoires (Chine, Japon, Corée du Sud, Singapour, Malaisie, Indonésie, Philippines, Australie, etc.).
Le développement des acquisitions d'entreprises est une nouvelle forme d'investissement qui vise la création de groupes multisectoriels. Au dire d'économistes, concernant les opérations de fusion-acquisition d'entreprises, un plus un ne fait plus 2, mais 3. C'est-à-dire, la performance combinée de 2 compagnies créera une valeur triplée. Il s'agit d'un moyen efficace pour créer des groupes puissants ou internationaux.
Chaque année, bon nombre d'entreprises voient le jour au Vietnam. Elles sont pour la plupart de petite et moyenne envergures. Elles rencontrent souvent des difficultés au cours des premières années d'activité. D'où les besoins croissants de fusion-acquisition.
Dans 5 ou 10 ans, 30-50% des entreprises vietnamiennes auront besoin de vendre totalement ou partiellement leurs actions et de fusionner, estime Nguyên Bich Dat, vice-ministre du Plan et de l'Investissement.
La fusion-acquisition d'entreprises est jugée nécessaire par les économistes pour renforcer les investissements des entreprises, notamment dans 5 domaines : pharmacie, finances et banque, télécommunications, divertissement et immobilier.
La croissance du marché pharmaceutique vietnamien est estimée à 25% par an et le pays a importé l'an dernier pour 1,1 milliard de dollars de produits pharmaceutiques. Dans le secteur bancaire, les institutions étrangères attendent avec impatience le feu vert du gouvernement pour élargir leur participation dans les banques vietnamiennes. Actuellement, elles sont autorisées à acheter au maximum 30% des actions des établissements bancaires vietnamiens.
Concernant les télécommunications, France Telecom (France), NTT Docomo (Japon), Telenor (Norvège), VodaFone (Angleterre)... ont une volonté commune de détenir un grand volume de titres de MobiFone.
La croissance du marché national des divertissements est environ de 16,7% par an, soit le taux le plus élevé dans le monde. Dans l'immobilier, c'est l'envergure modeste des compagnies domestiques qui expliquera le boom des cas de fusion-acquisition, qui est considéré comme une nouvelle méthode de restructuration des entreprises dans les temps à venir.
Thê Linh/CVN