Au dire d'experts, plus de 80% des sources énergétiques utilisées au Vietnam sont issues de matières organiques. Leur combustion entraîne la pollution de l'environnement. Pour cette raison, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville prennent place parmi le funeste top 10 des villes dont la teneur en gaz toxique est la plus élevée au monde.
Les entreprises nationales ont tendance à consommer plus d'énergie qu'elles n'en ont réellement besoin, déplore le ministre de l'Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng. Ce gaspillage est monnaie courante dans tous les secteurs : production industrielle, construction, communications... Pour produire une tonne d'acier, une usine vietnamienne consomme entre 11,3 et 13,2 millions de kilocalories, contre 4 millions dans les pays développés. La production d'une tonne d'acier recyclé dans une entreprise vietnamienne nécessite 2,8 millions de kilocalories, contre 2 millions dans d'autres pays.
Selon une enquête menée dans 10 entreprises basées à Hanoi et spécialisées dans le textile-habillement, le cuir, les chaussures, la construction mécanique et la quincaillerie, l'électricité et l'électronique, ces établissements sont équipés de machines obsolètes. L'automatisation n'est guère appliquée dans la production et le gaspillage énergétique est alarmant. Dans la plupart des cas, les systè- mes motorisés ne fonctionnent pas en plein régime. Explication : ces équipements ont souvent une capacité plus importante que les besoins réels. En outre, on constate souvent une utilisation inefficace des systèmes d'éclairage avec des lampes réparties de manière inadaptée.
En mettant en oeuvre des mesures d'économies d'énergie, les établissements pourront économiser chaque année 3,2 millions de kilowattheures et réduire de 5.000 tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère.
Selon une enquête du ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC), les possibilités d'économies énergétiques de la part des entreprises sont très importantes : 20% dans la production de ciment, d'acier, de céramiques et d'articles de consommation ; 30% dans la construction civile ; 20% dans les services et la vie quotidienne.
Parmi les mesures destinées à utiliser efficacement des ressources énergétiques, le renouvellement des technologies arrive en tête de liste, estime Nguyên Ba Vinh, chef du comité de gestion du projet d'assistance aux PME dans les économies énergétiques, financé par le programme de l'Organisation des Nations unies pour le développement (PNUD).
Sur 30.000 PME du pays, 80% sont dotées de technologies arriérées. Le développement des énergies renouvelables constitue aussi une solution pour limiter la pollution de l'environnement, déclare Phan Minh Tân, directeur du Service des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville. Cela nécessite des politiques d'encouragement aux entreprises à investir dans ce secteur, ajoute-t-il.
L'approbation prochaine de l'Assemblée nationale de la Loi sur l'utilisation efficace des ressources d'énergie servira de base pour réduire la consommation énergétique. D'où la prévention des risques de manque énergétique, plongeant le pays dans la dépendance des ressources importées, explique Nguyên Dinh Hiêp, chef du Service des économies d'énergie du MIC.
Thê Linh/CVN