Tels ont été les propos du vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân, également ministre de l'Éducation et de la Formation, lors du colloque en ligne sur l'orientation scolaire des élèves après les 1er et 2e cycles du secondaire.
Nguyên Thiên Nhân a appelé les localités à "réviser" l'orientation professionnelle afin qu'elles correspondent davantage aux souhaits - sinon aux besoins - des élèves, notamment dans les formations du tourisme pour les provinces ayant des potentiels en la matière, l'organisation de visites au sein des entreprises et compagnies pour une meilleure perception des métiers futurs. La sensibilisation à l'apprentissage est "particulièrement nécessaire", selon M.Nhân, afin de donner aux élèves des connaissances générales sur les besoins de la société et l'importance d'un travail qualifié. Pour attirer davantage d'élèves, des politiques préférentielles seront appliquées, à commencer par une exemption de la moitié des frais d'études pour les collégiens de 9e (ndlr : 3e en France) qui suivent un cursus de formation professionnelle. Les élèves démunis et ceux des régions de minorités ethniques bénéficient également d'une telle exemption. La transparence du taux d'élèves trouvant un emploi après leur diplôme est également une mesure pour attirer de nombreux jeunes, d'après M. Nhân.
Point particulier, les établissements dont les formations en conformité aux besoins des entreprises atteignent un taux de 30% seront prioritaires en matière d'investissements. "Les entreprises doivent augmenter leur assistance au secteur de l'éducation, notamment dans la formation professionnelle afin que chaque établissement soit une unité d'orientation professionnelle (accueil de visites d'élèves, de stagiaires, indication des besoins de spécialités aux établissements d'apprentissage, élaboration de programmes de formation)", a souligné Nguyên Thiên Nhân.
Le pays recense chaque année plus de 400.000 collégiens échouant au concours d'entrée au lycée et dont une partie poursuit leurs études dans les centres de formation continue et ceux d'apprentissage. Avec ceux qui ne réussissent pas au baccalauréat ou au concours d'entrée aux universités, le pays compte ainsi chaque année des centaines de jeunes quittant l'enseignement. En d'autres termes, un important gaspillage de ressources humaines, ainsi que des risques potentiels sur le plan social.
Le ministère de l'Éducation et de la Formation a appliqué des politiques et mécanismes de formation destinés à ces jeunes mais le taux de ceux entrant en formation professionnelle demeure faible. C'est le cas dans le delta du Mékong où environ 3,6% des collégiens ont suivi une formation professionnelle lors de l'année scolaire 2007-2008. La cause de ce phénomène réside d'abord dans une mauvaise connaissance par la population de l'apprentissage, puis des propres faiblesses de ce dernier.
Pour lui donner un coup de pouce, les conférenciers ont proposé une formation parallèle entre école d'apprentissage et école supérieure afin de satisfaire aux besoins d'"apprentissage tout au long de la vie" de la population.
Giang Ngân/CVN