Fusillades: les communautés hispaniques se sentent visées et accusent Trump

Les membres des communautés hispaniques aux États-Unis se sentaient menacés après la fusillade meurtrière survenue samedi 3 août à El Paso, au Texas, accusant Donald Trump de porter une lourde responsabilité dans la recrudescence des actes violents motivés par la haine.

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Un mémorial dressé en hommage aux 22 victimes de la fusillade d'El Paso dans le Texas.

"La rhétorique du président a attisé les flammes de la discorde dans ce pays", a déclaré Angelica Salas, directrice de la Coalition pour les droits des migrants, basée à Los Angeles, faisant écho à de nombreuses autres organisations représentant les migrants ou Américains d'origine sud-américaine. Le gouvernement mexicain a quant à lui qualifié le massacre d'El Paso d'"acte de terrorisme contre les Mexicains", par la voix de son chef de la diplomatie Marcelo Ebrard, en visite dans la ville texane.

La population d'El Paso, située à la frontière avec le Mexique, est à forte majorité d'origine latino-américaine. Un homme blanc de 21 ans y a ouvert le feu samedi 3 août avec un fusil d'assaut dans un centre commercial bondé, tuant 22 personnes et faisant de nombreux blessés.

Pour les communautés hispaniques, il ne s'agit pas d'une fusillade comme celles endeuillant régulièrement les États-Unis: le tireur, vraisemblablement un "suprémaciste" - extrémiste nationaliste prônant la supériorité des Blancs -, est soupçonné d'avoir agi par haine des migrants pour stopper ce qu'il a décrit comme "une invasion hispanique au Texas".

Il a parcouru plus d'un millier de kilomètres pour venir commettre son crime dans un magasin connu pour être très fréquenté par les Mexicains. Au moins huit d'entre eux ont péri dans le massacre. Pour Dominique Diaz, habitant d'El Paso âgé de 54 ans rencontré lors d'une veillée à la mémoire des victimes de la tuerie, le tireur a délibérément visé les latino-américains.

Patrick Crusius, en détention depuis qu'il s'est rendu à la police après la fusillade, "a décidé de venir ici, dans la partie la plus peuplée d'El Paso et probablement la plus hispanique aussi", pour frapper dans un hypermarché populaire en plein lancement des ventes pour la rentrée des classes, relève M. Diaz.

"Cet atroce acte de violence est une déclaration de guerre contre notre communauté", estime quant à lui Pablo Alvarado, responsable du syndicat national des travailleurs journaliers. "Avant, nous étions des boucs émissaires, maintenant nous sommes devenus la cible de ce genre de violences racistes insensées", déplore-t-il.


AFP/VNA/CVN

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