Soudan: un accord ouvre la voie à un transfert du pouvoir aux civils

Le Conseil militaire qui dirige le Soudan et les leaders de la contestation sont parvenus à un accord sur une déclaration constitutionnelle qui ouvre la voie à un transfert du pouvoir aux civils, a annoncé samedi 3 août le médiateur de l'Union africaine, Mohamed El Hacen Lebatt.

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Manifestation de l'opposition à Khartoum, le 1er août 2019.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Les deux délégations sont tombées pleinement d'accord sur la déclaration constitutionnelle", a déclaré le médiateur mauritanien à la presse samedi 3 août à l'aube.

Peu après cette annonce, une foule s'est rassemblée à l'extérieur de la salle de négociation à Khartoum en brandissant des drapeaux soudanais aux cris de "civils, civils", a rapporté un correspondant de l'AFP. Des femmes lançaient des youyous et un concert de klaxons retentissait dans les rues de la capitale.

"Nous voulons un Etat civil qui nous obtienne une juste réparation pour les meurtres de nos enfants", a déclaré une manifestante, Somaiya Sadeq.

L'accord, qui sera signé au cours d'une cérémonie, est intervenu après deux jours de pourparlers à Khartoum sur la transition politique au Soudan entre l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, et le Conseil militaire mis en place après la chute du président Omar el-Béchir le 11 avril.

Au terme de très difficiles négociations, les deux camps s'étaient déjà mis d'accord début juillet sur la création d'un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans.

Les points encore en suspens portaient sur les pouvoirs de ce Conseil souverain, sur le déploiement des forces de sécurité et l'immunité de généraux impliqués dans la répression de la contestation, notamment la dispersion meurtrière du sit-in devant l'armée le 3 juin à Khartoum.

Au moins 127 manifestants avaient alors été tués, selon le comité de médecins proches de la contestation. Une enquête officielle a conclu à l'implication de membres des redoutées Forces de soutien rapide (RSF), lesquelles ont nié toute responsabilité et dénoncé une manipulation.

AFP/VNA/CVN

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