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Le canal de l'Ourcq à Paris, dont les berges sont désertes, le 20 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est une course de vitesse engagée avec le virus, mais alors même que nous sommes au début, nous avons besoin de garder beaucoup de réactivité", a insisté le président Emmanuel Macron en visite à la Cellule interministérielle de crise avant un nouveau Conseil de défense.
L'épidémie a causé à ce jour la mort de 450 patients (78 supplémentaires en 24 heures) et contraint à hospitaliser 5.226 malades, dont près de 1.300 en réanimation, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Près de 1.600 patients ont quitté les hôpitaux, guéris.
"La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans", a rappelé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a prévenu, en écho à l'Organisation mondiale de la santé, que l'épidémie touche aussi de "adultes jeunes".
La région Nouvelle-Aquitaine est désormais la septième région la plus touchée - après le Grand Est, la Corse, l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne Franche-Comté et Auvergne-Rhône Alpes.
Tsunami
"Face à l'urgence et à l'ampleur de l'épidémie", notamment en Ile-de-France, les hôpitaux de Paris (AP-HP) lancent un appel pressant aux "professionnels médicaux et paramédicaux disponibles dans les semaines à venir pour renforcer les équipes de ses 39 hôpitaux".
"Rien n'est calme dans nos têtes de soignants ... On attend la vague de patients graves en espérant que ce ne sera pas un tsunami", écrit le Dr Laurent Thines, neurologue du CHU de Besançon dans Mediapart.
La prolongation du confinement, décrété jusqu'à fin mars au moins, "n'a pas été actée" pour le moment, selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Mais tout laisse penser qu'elle le sera tôt ou tard comme en Italie, qui enregistre désormais le plus de décès au monde (plus de 4.000, devant la Chine).
Il "est assez probable que nous soyons obligés de prolonger le confinement", a convenu la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il pourra cesser "quand le virus ne circulera plus", a insisté dans Le Figaro Olivier Véran, le ministre de la Santé, estimant le nombre total de malades en France à 20.000 - la majorité d'entre eux n'étant pas testés.
"Ne partez pas en week-end", a insisté le Pr Salomon vendredi soir 20 mars : outre le "risque de nouveaux contacts" pendant le transport en voiture ou en train, "vous risquez de transporter sans le savoir le virus des grandes villes vers les campagnes", ou d'arriver "dans une zone où il n'y a pas forcément d'infrastructures sanitaires capables de prendre en charge beaucoup de malades".
Après les désormais traditionnels applaudissements qui résonnent à 20h00 partout en France pour remercier le personnel soignant, des Français ont organisé un apéro à leurs fenêtres pour "combattre la routine" de l'isolement.
Mesures barrières
Patrouille de gendarmes sur une plage près de Lege-Cap-Ferret (Gironde), le 19 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le N°2 du ministère de la Santé a encore appelé au respect des mesures barrières, du lavage de mains et de la distance minimale d'un mètre entre les individus.
M. Castaner a prévenu que les restrictions décrétées seront appliquées "de façon plus stricte encore" avec des contrôles dans les gares (seulement 15% des trains grandes lignes circuleront) et aéroports notamment, et des amendes forfaitaires de 135 euros en cas de "violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile".
Des personnes déjà verbalisées pour sorties non justifiées ont ainsi été placées en garde à vue pour "mise en danger de la vie d'autrui". Des mesures plus sévères réclamées par de nombreux professionnels de santé.
Et les lieux fermés se sont multipliés, des quais de Seine à Paris ou ceux de la Garonne à Bordeaux à la Promenade des Anglais à Nice : la surveillance du bord de mer est exercée par drone muni d'un haut-parleur et un couvre-feu sera imposé dans les tout prochains jours, selon l'entourage du maire.