>>Projet d'attentat : trois suspects transférés à Paris
Une opération de déminage a été menée au domicile d'un des suspects à Clermont-Ferrand, le 21 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les suspects avaient un projet et ils étaient suffisamment avancés pour que les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) décident de leur interpellation", a dit une source proche de l'enquête.
"À ce stade, on ne sait pas s'il y avait une cible précise", a nuancé une autre source proche de l'enquête. Selon plusieurs sources, les trois suspects avaient évoqué, dans des conversations sur les réseaux sociaux, des projets d'actions violentes.
À Clermont-Ferrand, une opération de déminage a été menée au domicile d'un des suspects. Aucun explosif n'a été trouvé lors des perquisitions.
Selon des témoignages recueillis sur place, l'homme interpellé, âgé de 27 ans (bien 27) vivait seul avec son père au cinquième étage d'un immeuble situé dans le quartier de la Fontaine du Bac, dans la périphérie sud-est de la ville.
Le suspect arrêté à Marseille a 19 ans, celui dans le Val-de-Marne 31 ans.
Les trois hommes ont été interpellés dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en janvier par la section antiterroriste du parquet de Paris, selon une source judiciaire.
Le trio apparaît avoir été en lien avec le plus âgé des suspects interpellés dans l'Hérault, a indiqué une source proche du dossier, sans que ne soit précisé la nature de ces contacts.
Adolescente de 16 ans
Frappée depuis 2015 par une série d'attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 morts, la France fait toujours face à une menace terroriste très élevée. Elle est placée sous le régime de l'état d'urgence depuis les attentats de novembre 2015 et jusqu'au lendemain de la présidentielle du printemps.
Un convoi à la sortie de l'hôtel de police où quatre suspects d'un projet d'attentat sont entendus, le 11 février à Montpellier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les arrestations de mardi surviennent après un coup de filet opéré le 10 février dans l'Hérault visant deux hommes et une adolescente, soupçonnés de préparer un attentat "imminent", selon le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux.
Quelques dizaines de grammes de TATP, un explosif artisanal puissant mais très instable, avaient été trouvés lors des perquisitions.
Thomas Sauret, 20 ans, sa compagne Sarah, 16 ans, et Malik Hammami, 33 ans, ont été mis en examen le 14 février pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle". Les deux premiers l'ont également été pour "fabrication et détention d'explosifs en bande organisée".
Le 14 février, un étudiant de 18 ans a par ailleurs été interpellé à Wattignies, dans la banlieue de Lille, puis mis en examen et incarcéré.
En garde à vue, le prévenu a reconnu avoir voulu commettre une action violente en France et envisagé plusieurs cibles, notamment le métro lillois ou un centre commercial, sans toutefois qu'"aucun élément ne montre à ce stade une préparation sur une cible précise".
Autre profil, autre modus operandi : le 3 février, un Égyptien de 29 ans avait attaqué, une machette dans chaque main, des militaires au carrousel du musée du Louvre à Paris, en criant "Allah Akbar". Il a depuis été mis en examen.
Au 31 décembre 2016, selon une source judiciaire, il y avait 385 procédures judiciaires en cours en lien avec des dossiers de jihadisme, en progression exponentielle en quelques années.