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Manifestation contre la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde, à Bordeaux le 9 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un communiqué publié en marge d'une réunion de suivi à Bordeaux entre Etat, direction du constructeur automobile, syndicats et élus locaux, Ford-France indique que les projections actuelles de volumes de production sont "saines jusqu'au cours de 2019" pour l'usine de Blanquefort (910 salariés). Cela devrait permettre la poursuite de l'activité et des emplois associés jusqu'alors, "bien que cela dépende de la demande du marché", ajoute le communiqué.
Ford France confirme avoir déjà lancé le processus de création "d'une équipe dédiée à l'identification d'un potentiel repreneur" du site de Blanquefort, Ford Aquitaine Industries (FAI), qui comprendra le directeur du site, et informera le comité d'entreprise le 15 mars de l'agenda à venir.
Par son communiqué, Ford confirme qu'il envisage pour Blanquefort l'hypothèse d'un repreneur "intéressé et engagé à proposer une solution viable et pérenne pour FAI". Il exclut de fait tout autre scénario, en particulier celui du maintien d'une quelconque activité Ford sur le site.
"La discussion n'est pas terminée", "nous avons posé des questions très précises (...) nous n'avons pas eu encore des réponses claires", a déclaré à l'issue du comité de suivi le délégué interministériel à la restructuration industrielle, Jean-Pierre Floris.
"Des explications détaillées nous ont été promises pour le prochain comité d'entreprise" du jeudi 15 mars, a ajouté M. Floris, qui préside à Bercy un groupe de travail chargé de plancher avec Ford sur l'avenir du site girondin.
Des salariés de l'usine Ford de Blanquefort en Gironde manifestent à Bordeaux avant une réunion sur l'avenir du site, le 9 mars 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il a évoqué un "engagement précis" de Ford Europe de "maintenir une charge (d'activité) normale jusqu'à la fin 2019", et "nous mettrons tout notre poids dans la balance pour réaliser cela", a-t-il dit. "La priorité absolue, c'est le maintien de l'emploi et de l'activité" du site, a ajouté le représentant de l'État, soulignant que Ford "a des responsabilité vis à vis de cette usine et de ses employés".
"On reste sur une hypothétique volonté de sauver le site on ne sait ni comment, ni avec qui, ni quand", a résumé Jean-Marc Chavant, délégué FO.
Pour le délégué de la CGT Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle, "on va vers un désengagement de Ford", et "peut-être même le plus vite possible". "Tout va bien pour Ford, les actionnaires se gavent mais il n'y a rien pour nous. Un petit bout nous suffirait, a-t-il dit, on veut juste du boulot pour 1.000 personnes".
Ce refus de la "fatalité d'un retrait" de Ford a mobilisé vendredi 9 mars un millier de manifestants, salariés Ford, élus locaux, habitants de Blanquefort mêlés, dans les rues de Bordeaux jusqu'à la réunion prévue en préfecture.
Ford a annoncé le 27 février dernier qu'il allait cesser d'investir dans son site de Blanquefort, implanté dans l'agglomération bordelaise depuis 1972.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, recevant le 2 mars à Bercy salariés et élus, a exprimé "la détermination totale de l’État, des élus locaux, des salariés à maintenir l'activité sur ce beau site de Blanquefort".
AFP/VNA/CVN